Violences faites aux femmes en Algérie : les réseaux sociaux à la rescousse !
En ces temps troubles dus à la crise sanitaire et au confinement, le nombre de féminicides et de violences conjugales ne cesse curieusement de prendre une courbe ascendante. Pour les moins avertis, les définitions proposées par les dictionnaires divergent mais s’accordent à qualifier un féminicide comme étant le meurtre misogyne d’une fille ou d’une femme par un homme.
Pour ne citer que l’exemple de la France, force est de constater qu’en 2019, le taux de féminicides a augmenté de 21%, recensant pas moins de 152 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Ce qui est énorme.
A ce propos, un mouvement français de lutte contre les violences sexistes et sexuelles nommé « Nous Toutes » fait l’énumération de toutes les femmes mortes tuées par la main de leur partenaire ou ex-partenaire. Ainsi, au jour du 15 août 2020, une nouvelle publication a été diffusée sur le réseau social « Instagram » nous informant que depuis le 1er Janvier 2020, 61 femmes ont été victimes d’un féminicide, en France.
En Algérie, où les statistiques ne sont pas le fort des concernées, il faut savoir que de nombreuses associations luttent en faveur des femmes violentées au sein de leurs domiciles.
Avant le 12 Mars 2020, 5 féminicides ont été dénombrés. Ce chiffre a explosé, atteignant les 33 cas connus, le 1er Août 2020. Une nouvelle page Facebook intitulée « Féminicides Algérie » a attiré notre attention.
Les publications de cette page sont rédigées en arabe afin de sensibiliser un plus grand nombre d’Algériens.
Il s’agit de deux jeunes militantes féministes algériennes, Narimene et Wiame qui ont mis en place un plan de recherche pour la collecte d’informations. « Le recensement que nous réalisons suit plusieurs étapes : détecter le féminicide à travers la presse ou les réseaux sociaux, rechercher l’entourage de la victime et entrer en contact avec eux, confirmer l’information avec plusieurs personnes de son entourage, au minimum 5 personnes, analyser les informations que nous avons, et en dernier lieu, rendre l’information publique ».
La dernière publication sur leur page Facebook, expose le 35ème féminicide. Il s’agit du meurtre de Amira, 16 ans, tuée par son voisin âgé de 41 ans, marié, 2 enfants. Le suspect aurait, par la suite, essayé de mettre fin à ses jours, sans succès.
Plusieurs autres pages dénoncent les actes et crimes sexistes comme @tbd.algeria sur le réseau social Instagram qui se considère comme une « Plateforme de lutte contre le harcèlement sexuel et la culture de viol ».
Lylia Dorsaf Nedjar