Un cas d’école nous en est administré par le JT de TF1 : Ou comment informer en… désinformant
Le journalisme mène à tout à condition d’en sortir, soutient un vieil adage bien à nous. Or, ce métier noble et dur, devrait être mené dans des règles d’objectivité et de déontologie par respect pour les citoyens visés, il existe de perfides méthodes de dérouter, ou d’orienter lecteurs et/ téléspectateurs vers des chemins de traverse, en faisant mine de ne faire que de l’info, d’être demeuré strictement objectif, et de ne pas chercher à nuire à telle ou telle entité concernée par l’article ou le reportage en question.
En voici un exemple vivant et, surtout, affligeant, venant de médias qui prétendent nous faire la leçon, ou nous apprendre notre métier : Le journal télévisé d’hier (vendredi 4 décembre 2020 à 20h00) sur la chaine de télévision TF1 (visible sur site MY TF1 à la 29ème minute – tf1.fr), a consacré un reportage au trafic d’animaux sauvages à travers le monde, principalement entre l’Afrique et l’Europe.
N’étaient les priorités du moment, il y a de quoi saluer pareil choix éditorial. La protection de nos amies les bêtes ne devrait en effet pas être un souci secondaire. Et ce n’est certainement pas Brigitte Bardot qui nous contredirait. Ce qui interpelle dans ce reportage « sympa, écolo et engagé », c’est qu’une des images de celui-ci montre un douanier qui ouvre un conteneur laissant apparaître des marchandises estampillées d’un drapeau algérien. S’en est suivie l’affirmation suivante dans le commentaire du journaliste : « le plus gros du trafic d’animaux sauvages dans le monde est entre l’Afrique et l’Europe ».
Pour tout bon journaliste qui a roulé sa bosse et qui connaît les moindres détails de ce métier, on a cherché à nous suggérer des « choses, mais sans les dire franchement, pour rester dans l’objectivité RSFienne.
De fait, dans les conditions de réalisation de ce reportage, il est suggéré la déduction que notre pays serait la principale plaque tournante de ce trafic. Un argument supplémentaire non-dit mais s’additionnant : notre façade maritime sur la Méditerranée.
Du point de vue déontologique, le drapeau algérien aurait dû être flouté mais cela n’a pas été fait. In fine, cela laisse clairement sous-entendre la perméabilité de nos frontières sud et nord, et mettre en doute son potentiel de sécurité et de défense.
De fil en aiguille, réflexions et déductions peuvent mener bien loin le pauvre quidam, que l’on cherche à manipuler et à mener par le bout du nez. Grâce à la marine marchande, on sait depuis toujours qu’un container peut vous mener loin. Mais, tout de même..
Mohamed Abdoun