Transition numérique de la presse écrite : où en est-on ?
Le sujet est de grande actualité et constitue un point de rupture entre le papier qui ne veut pas lâcher prise, soutenu par l’ancienne génération et les intérêts divers qui s’y rattachent, et l’électronique, synonyme de vitesse, de quantité, de modernité. Passer de la presse écrite avec support papier à la presse électronique qui nécessite la possession d’un smartphone et de consommation de données encore assez chère chez nous nécessitera de grands efforts. L’Algérie, par la voix de son ministre de la communication, Pr Ammar Belhimer, a annoncé il y a quelque temps sa volonté de réussir sa transition vers la presse numérique.
En réponse à une question d’un confrère lors d’une interview pour le compte du journal L’Express, Pr Belhimer a affirmé que « des instructions ont été données pour faciliter toutes les procédures administratives de création de sites électroniques d’information ».
Dans tous les cas, la transition vers une presse électronique est inéluctable et l’abandon par de nombreux journaux de la version papier en est une preuve supplémentaire, les tirages papier de la presse écrite ayant reculé de 80% de 2019 à 2020. Ce n’est pas seulement en Algérie que ce phénomène est observé, mais à travers l’ensemble de la planète, accéléré encore par la pandémie de covid19 qui encourage justement l’utilisation de l’outil informatique. « Les engagements internationaux de l’Algérie lui imposent une transition définitive vers l’ère numérique, c’est pourquoi nous avons accéléré l’opération et nous avons atteint l’objectif escompté », explique encore le ministre.
Passant au Conseil de la Presse dont l’installation a connu un peu de retard, Pr Belhimer annonce que l’année 2021 sera décisive car il fallait attendre la révision de la Constitution pour procéder à l’amendement de la loi organique 12-05 relative à l’information afin de l’adapter à la nouvelle Constitution. Après cet amendement qui sera fait avec le concours de l’ensemble des acteurs du secteur, il sera aisé de concrétiser l’installation du Conseil de la Presse écrite et électronique et d’améliorer les prestations de l’ARAV, a-t-il précisé.
Les autres chantiers lancés par le ministère de l’information se poursuivront pour assainir le secteur, notamment par l’élaboration du cadre juridique de la publicité et celui régissant les sociétés de communication. Mais, même si l’élaboration de la nouvelle loi n’est pas encore réalisée, le ministère de la communication a engagé plusieurs actions pour mettre fin à l’anarchie qui régnait dans le secteur de la publicité étatique et l’élaboration d’un décret qui régit la presse électronique de manière claire.
Enfin, Pr Belhimer annonce la prochaine réactivation du Fonds d’aide à la presse qui est gelé depuis 2015 qui permettra de venir en aide aux médias privés pour surmonter leurs difficultés financières, exacerbées par la pandémie de covid19.
Tahar Mansour