Tlemcen : baisse sensible de la production oléicole
De par son importance, la filière oléicole revêt ces dernières années un intérêt particulier. À l’instar du reste du pays, la wilaya de Tlemcen consacre d’importants espaces pour cette filière.
Les dispositifs mis en place dans le cadre du développement de ce créneau ont permis l’augmentation des superficies oléicoles pour passer de 12.980 ha durant la saison 2012-2013 à 16.147 hectares cette année. Cependant le prix de l’huile d’olive a connu une hausse sensible.
La campagne de cueillette des olives touche à sa fin enregistrant une production de 636.750 quintaux alors que les objectifs prévus étaient de 750.000 quintaux. «La présente campagne de cueillette des olives est marquée par un rendement très faible par hectare », a expliqué Kendoussi Abdelhalim, président du Conseil oléicole de la wilaya.
«Sur un verger constitué de 200 oliviers, je n’ai récolté qu’une seule caisse de 20 kg », a-t-il fait savoir expliquant que «cette faible production a eu des répercussions directes sur le prix des olives et par conséquent sur le prix du litre d’huile d’olive ».
Et d’ajouter qu’«il y’a trois ans, le prix de la variété d’olives de la Sigoise était de l’ordre de 40da/kg alors que cette année, elle est proposée à 80 da le kilo voire plus». Plusieurs facteurs défavorables ont contribué à ce déclin de production. Il s’agit essentiellement de la sécheresse ayant joué un rôle dévastateur, en plus de certaines maladies comme la mouche de l’olive, l’œil du paon et les noctuelles.
«Lorsque les surfaces touchées sont mal traitées, ces insectes font des ravages, a précisé Kendoussi Abdelhalim estimant que «pour améliorer la production des olives et ses dérivés à Tlemcen, il faudrait penser à créer de grandes exploitations de plus de 50 hectares ».
«Cela facilitera la réalisation de forages et l’installation de circuits d’irrigation à même de combler la faible pluviométrie », a-t-il indiqué. Les grandes exploitations sont, selon la même source, faciles à traiter, tout comme d’ailleurs la facilité de leur cueillette.
Une main d’œuvre de plus en plus rare
Pour la cueillette des olives, le président du conseil oléicole de Tlemcen relève que «les exploitants peinent à trouver la main d’œuvre, d’où le prix élevé du produit aussi bien pour les olives de table que pour l’huile d’olive, préconisant «la création de mini-entreprises agricoles regroupant 4 ou 5 exploitants pour leur permettre d’acquérir le matériel adéquat et de suivre ainsi qu’à leurs enfants des stages de formation dans les techniques de cueillette d’olives, le traitement des maladies et la taille des oliviers ».
Dans ce contexte, il suggère la «création d’une coopérative permettant l’organisation de la filière en matière d’achat des olives et de vente également de plants certifiés ainsi que les engrais ». La wilaya de Tlemcen dispose d’un potentiel considérable dans ce domaine avec des zones de production intensive comme Ouled Mimoune, Maghnia, Sabra et Remchi.
On recense actuellement 31 huileries dont 8 sont de type traditionnel. Le litre d’huile d’olive est proposé cette année entre 650 et 900 dinars, selon la région.
L’huile de Béni Snous est considérée comme Bio et coûte entre 800 et 900 dinars à l’huilerie de Tassa, à Beni Bahdel, l’une des plus anciennes de la wilaya.
Yacine Bouali