Terrorisme au Sahel : 128 terroristes du groupe Boko Haram tués dans le nord-est du Nigéria
Au moins 128 terroristes membres du groupe Boko Haram ont été tués lors d’opérations séparées menées ce mois-ci dans le nord-est du Nigéria, a annoncé hier jeudi, aux médias le porte-parole de l’armée nigériane, John Enenche.
Ces opérations menées en collaboration avec d’autres agences de sécurité, continuaient de détruire le groupe terroriste qui mène des attaques au Nigeria depuis 2009, selon ce responsable.
« Elles vont d’opérations de nettoyage à des frappes de précision, via l’aviation et l’artillerie », a-t-il souligné, précisant que « dix-sept membres de Boko Haram ont été tués lors d’une opération, tandis que des frappes aériennes en ont tué au moins 111 autres, dont 15 membres de haut rang, alors que trois soldats ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessés », lors de ces opérations.
Depuis 2009, Boko Haram, aujourd’hui lié à la sinistre organisation terroriste Daech, tente d’établir un Etat islamique dans le nord-est du Nigeria, tout en étendant ses attaques aux pays du bassin du lac Tchad.
Malgré les ripostes de l’armée nigériane et des pays voisins, ce groupe sanguinaire ne faiblit pas et poursuit ses exactions, surtout contre les populations civiles.
Mercredi dernier, les médias locaux ont rapporté que des terroristes de cette organisation ont tué plus de 70 membres d’une communauté pendant la nuit dans le nord-est du Nigéria.
Cité par les médias, un sénateur, Ali Ndume, président du Comité sénatorial de l’armée, a expliqué que « des membres du groupe terroriste avaient tué 75 personnes âgées dans la ville de Gwoza, dans l’État de Borno », affirmant que les habitants de cette cité sont en danger à cause des attaques du groupe terroriste ». Le sénateur a expliqué que malgré les opérations antiterroristes menées par l’armée, « des gens y meurent chaque jour et la situation ne s’améliore pas dans la région ».
Il a fait savoir en outre, que « les habitants de la région, (en plus des attaques terroristes) étaient confrontés à la faim et que la situation empirerait s’il n’y avait pas d’ONG pour les aider ».
Cité également par les médias, un ancien porte-parole militaire du Cameroun, Didier Badjeck, a indiqué que « le groupe a développé des réseaux souterrains et des cellules dormantes », estimant que « la question de la violence de Boko Haram se poursuit et il semble que certaines puissances (…) veulent que le conflit se poursuive ».
Selon lui, « en plus de cela, les frontières poreuses et le déclin économique dans cette région particulière créent un environnement favorable au terrorisme ».
Cet expert pointe du doigt les puissances occidentales dans la persistance du phénomène terroriste dans la région. La lutte contre le terrorisme « a besoin de réponses socio-économiques et aussi longtemps que les grands pays parlent avec mépris à d’autres petits pays, nous ne pourrons pas trouver de vraies solutions au terrorisme », a-t-il dit.
Selon des analystes, certaines puissances ne souhaiteraient pas voir disparaître les groupes terroristes de la région du Sahel alors qu’elles disposent de tous les moyens militaires, logistiques, satellites …pour en venir à bout rapidement.
C’est que la présence de ces groupes dans la région est une justification « convaincante » à la présence de leurs armées et autres membres de leurs services de renseignements où elles contrôlent et exploitent les ressources nationales des peuples locaux qui n’en bénéficient nullement.
Abbes Mouats