Taux de participation, 23,7% : une double victoire pour l’Algérie
D’aucuns affirmeraient que c’est un taux trop faible, d’autres argueraient qu’il représente moins du quart des électeurs inscrits, d’autres donneurs de leçons trouveraient certainement des arguments tout aussi fallacieux les uns que les autres pour dénigrer l’Algérie et les Algériens.
Que nenni, messieurs qui nous voulez le chaos, l’Algérie est sortie doublement victorieuse après la mémorable journée du 1er novembre 2020.
Si nous commençons par le taux apparemment faible, qui donc a empêché les 74,3% des autres inscrits de ne pas voter ? Qui ne dit mot, consent et ceux qui n’ont pas voté ont consenti implicitement à la révision de la constitution. En plus de cela, pourquoi n’ont-ils pas voté contre ce projet ? Ils auraient pu, en toute démocratie et en toute liberté le faire, personne n’aurait su qui a voté pour ou contre, l’anonymat est garanti et encore personne n’aurait pu traficoter comme cela se faisait auparavant.
Il n’y a eu certes que 23,7% de votants, mais ce sont des algériens qui ont compris que le vote est aussi bien un droit qu’un devoir. C’est l’avenir de l’Algérie, notre pays, notre terre et celle de nos enfants, qui est engagé, nous nous devons de donner notre avis. Si nous voyons que ce projet d’amendement de la Constitution est contraire à l’intérêt de l’Algérie et donc à notre intérêt, nous sommes dans l’obligation de le dénoncer, de voter contre, sinon nous serions complices de ceux qui nous veulent du mal !
Enfin, pourquoi le taux de 23,7% a-t-il été divulgué ? Ceux qui sont en charge de cette opération auraient pu très facilement le porter à 50% et plus, comme cela se faisait auparavant, quand nous avions des taux de participation de 75% ou plus.
Ceci est justement la première victoire de l’Algérie, un autre 1er novembre historique. Le taux, aussi bas soit-il, n’a pas été tu, il n’a pas été augmenté, il a été communiqué en toute transparence, devant tous les algériens et toute la planète. Nous savons depuis longtemps que le ridicule ne tue plus et avoir un taux de 50 ou 60 % était courant durant les années passées. C’est peut-être la victoire la plus méritoire pour nous autres, nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère de la transparence, de la vérité, de la juste part des choses.
Ensuite, la deuxième victoire est, bien entendu, le taux de ‘OUI’ qui a atteint 66,80 % et qui permettra à l’Etat algérien de s’asseoir sur des bases sures, justes, dans la sérénité, dans la transparence, en faisant la guerre à la corruption, à la rapine, aux vols dans leur dimension astronomique.
Le projet d’amendement porte justement sur les outils nécessaires pour mettre le holà à toute forme de gabegie au sommet de l’Etat, pour éviter qu’une seule personne s’accapare tous les pouvoirs, pour nous éviter les mandats présidentiels interminables grâce justement à des élections, pour le moins qu’on puisse dire, pas très claires.
Le goût de la transparence nous l’avons connu lors de ce référendum, le peuple a dit ‘oui’ et il ne reste maintenant au président et au gouvernement qu’à mettre en exécution la décision populaire et à faire oublier à ceux qui les ont gratifiés de leurs confiances tout ce qu’ils ont enduré depuis l’indépendance. Les outils sont là, l’espoir qui les soutient est là, les capacités sont là, les pouvoirs sont là aussi et il ne reste que la volonté et le travail pour mettre la machine en route et mettre l’Algérie à la place qui est la sienne dans le concert des nations et nous rendre notre fierté d’être Algériens, avec un grand A.
Tahar Mansour