Séismes de Mila : les bâtisses détruites pas conformes aux normes de construction
Les quelques bâtisses complètement détruites notamment, dans la ville de Mila, après les deux séismes qui ont secoué hier la wilaya, n’auraient pas été érigées dans le respect des normes de construction, a conclu un rapport élaboré par le syndicat national des architectes agréés.
Qualifiant d’ « anarchiques » ces constructions, le syndicat a pointé du doigt l’absence de contrôle des bâtisses nouvellement érigés par le Centre technique de construction (CTC) à qui est dévolue cette mission.
De plus, les terrains de construction dans la zone affectée qui se caractérise par la présence d’eau dans ses strates n’est pas destinée à la construction du fait de son instabilité.
Autrement dit, techniquement, les habitations construites dans toute cette zone n’auraient pas dû recevoir le quitus des services habilités à délivrer les permis de construction, dès le départ.
Selon le syndicat, les secousses sismiques survenues hier, d’une intensité inférieure à 5 degrés sur l’échelle de Richter, ne sont pas à mettre dans la « catégorie dangereuse », d’où le peu de dégâts matériels causés et, surtout, l’absence de victimes humaines.
Malgré cela, ces secousses ont détruit complètement des constructions nouvelles, largement fissuré d’autres et créé de larges failles dans les voies publiques de circulation et même dans les terres agricoles parfois rejetant des « mares » d’eau souterraines provenant de la nappe phréatiques.
Des images filmées par les habitants locaux et diffusés sur les réseaux sociaux montraient ces failles et ces remontées d’eaux à la surface. Cela dit et sachant que les constructions affectées appartiennent à des particuliers seront réparées et restaurées, comme promis par les plus hautes autorités du pays, il est à craindre qu’elles ne soient « remises à terre » dès la survenance d’autres secousses de même intensité ou plus fortes.
Cette fois-ci, il est heureux que ces secousses n’aient pas fait de victimes humaines lors de l’effondrement des constructions habitées, du fait que ces secousses ont eu lieu en plein jour. Les habitants étaient pour la plupart réveillés et pour beaucoup hors de leurs maisons. Les conséquences auraient été dramatiques à coup sûr, si le séisme avait frappé de nuit, pendant que les gens étaient en train de dormir.
Il est donc urgent que le service chargé du contrôle de conformité aux normes des constructions fasse son travail correctement et, surtout, dans la transparence totale. Ce qui s’était passé en 2003, lors du séisme de Boumerdes est encore vivace dans les esprits…
Adel Meziane