Sahara Occidental : Un peuple, une histoire, un espoir
Quarante-cinq ans après la proclamation de l’unité nationale, les Sahraouis demeurent attachés à leur droit à l’autodétermination au moment où ce processus reste dans l’impasse en raison des entraves marocaines.
C’est le 12 octobre 1975, alors que l’Espagne, ancienne puissance coloniale, s’apprêtait à quitter le Sahara Occidental, que les représentants du peuple sahraoui, toutes tendances confondues, avaient tenu une réunion pour décider de la poursuite de la lutte pour la libération nationale contre un nouvel occupant, à savoir, le Maroc.
Ce jour-là, tous les participants, y compris les notables sahraouis qui formaient l’Assemblée générale créée par l’Espagne ont proclamé leur adhésion au Front Polisario comme seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui.
Une journée de solidarité commémorant cet événement s’est tenue à Alger, avec la participation d’un nombre de responsables et de personnalités politiques et diplomatiques, chefs de partis et des représentants de la société civile.
Cette journée organisée par l’ambassade sahraouie à Alger, en collaboration avec le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), a été ponctuée par des interventions officielles, une exposition de photos en plus de la présentation de nouveaux ouvrages sur le Sahara occidental.
L’occasion était pour les participants, de réaffirmer encore une fois leur soutien à « la justesse de la cause sahraoui ».
L’ONU qui n’a toujours pas désigné un successeur, a été appelée à l’occasion afin d’assumer ses responsabilités, surtout ses engagements envers le peuple sahraoui.
Depuis le cessez-le feu de 1991, au terme d’une guerre entre le Polisario et le Maroc qui aura duré 16 longues années, l’ONU avait mis en place une mission onusienne, Minurso, Une mission onusienne, la Minurso comme son nom l’indique, avait pour mission l’organisation d’un referendum d’autodétermination début 1992. 28 ans après ce n’est toujours pas le cas.
Le Maroc continue de faire fi de la législation internationale allant de l’avant dans sa politique colonialiste faisant régner la terreur dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Pourtant le droit international est très clair à ce sujet : quelles que soient les allégations et manœuvres marocaines, la question sahraouie est une question de décolonisation. Selon la vision des Nations unies, la seule et unique solution est l’organisation d’un referendum d’autodétermination.
«Le Maroc craint le résultat de ce référendum. Nous le défions, quel que soit le nombre de ses colons et des militaires déployés dans les territoires occupés d’organiser de référendum. Nous concernant, au Polisario, nous sommes convaincus que les Sahraouis voteront sans conteste pour leur indépendance », a affirmé à ce propos Abdelkader Taleb Omar, ambassadeur de la ARSD à Alger lors de son intervention aux travaux d’une journée de solidarité avec le peuple sahraoui organisé conjointement avec le CNASPS au Palais de la Culture à Alger.
Evoquant la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, le diplomate a fait d’état « de violations quasi quotidiennes ». En effet, la situation s’est beaucoup détériorée ces dernières années. Des rapports de différentes ONG, rendus publics, l’attestent bel et bien.
Le Maroc renforce sa présence avec plus d’éléments de la police et de militaires. Plus de place dans les prisons. Les militants de la cause sahraouie, qu’ils soient femmes, hommes ou enfants. C’est le calvaire au quotidien.
Rien d’autres que le recouvrement de l’indépendance
En dépit des tentatives marocaines désespérées visant à paralyser les victoires diplomatiques du peuple sahraoui, la question sahraouie se renforçait au plan continental et international.
Les participants à la journée de solidarité commémorant le 45e anniversaire de l’Unité nationale du peuple sahraoui étaient unanimes à assurer que cet anniversaire intervenait au moment où «la question sahraouie se trouve à la croisée des chemins», insistant sur l’importance de saisir cette opportunité pour réitérer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte jusqu’au recouvrement de l’ensemble de ses territoires.
Abdelkader Taleb Omar a affirmé dans ce sens, que le peuple sahraoui célébrait cet anniversaire au moment où «la question sahraouie se trouve à la croisée des chemins et dans une nouvelle conjoncture exigeant davantage de mobilisation pour réaliser la légalité internationale».
Le diplomate sahraoui a estimé que la levée des obstacles entravant le règlement de la question sahraouie et le processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique relevait de la responsabilité du Conseil de sécurité, exhortant tous les amis et alliés à poursuivre leur soutien à cette cause juste jusqu’au recouvrement par le peuple sahraoui de ses droits inaliénables.
Le responsable sahraoui a accusé «certaines forces d’entraver le processus de règlement», soulignant «qu’il ne faut pas trop abuser de la patience des Sahraouis qui sont désormais plus organisés, plus déterminés et plus attachés à leur unité». «L’organisation d’un référendum d’autodétermination est l’unique solution à la question sahraouie», a-t-il souligné.
Une position de l’Algérie, inchangée
L’Algérie ne cesse de réaffirmer sa position «constante» concernant le conflit du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc, il ya 45 ans. Les Sahraouis le reconnaissent et ne manquent aucune occasion de le rappeler.
En effet, l’Algérie qui a de tout temps défendu les « causes justes », n’a pas tardé à faire de même avec celle du peuple Sahraoui dés les premiers instants de l’invasion marocaine survenue en novembre 1975. Celle-ci a grand ouvert les bras à des milliers de refugiés sahraouis établis dans des camps dans le sud Ouest algérien.
Abdelkader Taleb Omar, ambassadeur de la RASD à Alger, a salué, dans ce sens, le soutien des pays amis en premier lieu l’Algérie qui a réaffirmé par la voix du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, il y’a quelques jours, «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
Le diplomate sahraoui a salué, dans ce sens, le discours du Président Tebboune, arguant que «ses propos ont fait la joie du peuple sahraoui tout entier, tant ils exprimaient une position, dont les dimensions sont clairement définies».
Et d’ajouter : «le discours du Président a réitéré l’appel à un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental et à la désignation, sans plus tarder, d’un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU en remplacement de Horst Kohler».
De son côté, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a affirmé dans une brève allocution que «la question du Sahara occidental est la cause de tout le peuple algérien, c’est la position algérienne affichée sur les scènes régionale et internationale».
«L’Algérie soutient la solution internationale de la question sahraouie», a-t-elle ajouté précisant que «ce qui unit culturellement l’Algérie et le peuple sahraoui dans la région est bien plus grand que ce qui les divise».
Farid Houali