Sahara occidental : première réunion de l’ONU depuis la rupture du cessez-le-feu
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait débattre lundi du Sahara occidental, pour la première fois depuis la rupture il y a plus d’un mois du cessez-le-feu et la reconnaissance américaine le 11 décembre de la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé, selon des diplomates. Demandée par l’Allemagne, la session ayant pour thème «la situation au Sahara occidental» où s’opposent le Maroc et le mouvement du Polisario devrait donner lieu à un exposé de la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo.
Elle devrait se tenir dans l’après-midi et sera à huis clos comme toutes les réunions sur ce dossier, ont précisé à l’AFP les mêmes sources. S’il est attendu que le Maroc soit tancé, et sévèrement rappelé à l’ordre à la suite de ses graves dépassements et crimes coloniaux, la protection française, membre permanent du conseil de sécurité, continue de protéger Rabat, et de lui garantir une inacceptable impunité. Celle-ci le devient encore plus depuis que Washington a, elle aussi, décidé de soutenir le Maroc dans son entreprise coloniale, en contrepartie de la reconnaissance de l’entité sioniste.
En effet, selon Richard Gowan, spécialiste de l’ONU au centre de réflexion International Crisis Group, «la plupart des membres de l’ONU vont estimer que le mieux est de faire profil bas en attendant de voir ce que Joe Biden fera l’année prochaine». À ce stade, «ça ne sert à rien d’avoir un débat conflictuel au Conseil de sécurité ou à l’Assemblée générale», affirme-t-il. «Le mandat de la Minurso court jusqu’en octobre, il y a donc du temps pour Biden pour revenir sur la position de Trump ou de trouver une formule évitant une dispute au Conseil de sécurité l’année prochaine», précise à l’AFP Richard Gowan.
R.B.