Sahara occidental/Minurso: Réunion mercredi du Conseil de sécurité
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
Depuis, les années passent et se ressemblent alors que l’ONU n’arrive toujours pas à organiser un référendum, pourtant promis en 1991, au lendemain d’un cessez-le feu signé entre les deux parties (Polisario et Maroc) au terme qui aura duré 16 longues années. Mettant en place, une mission onusienne (Minurso) dont la mission était justement d’organiser ce référendum, les choses sont en point mort. C’est le statu quo.
La Minurso, a failli, non seulement à son mandat initial mais aussi à la protection des droits humains des civils sahraouis dans les territoires occupés puisque le Maroc continue de commettre des violations massives contre les sahraouis, une répression documentée par des ONG comme le centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme et le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Bien que le Conseil de sécurité inclue une composante des droits de l’homme dans les mandats des opérations de paix depuis 1991, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) reste une exception à cet égard.
La Minurso est la seule parmi les missions onusiennes qui ne jouit pas des prérogatives d’observation des droits de l’Homme. Pourquoi donc ? Connue pour sa position « peu honorable » s’agissant de la question sahraouie, la France avait, en mai dernier, s’était fortement opposée à l’élargissement des prérogatives de la Minurso.
Pour le Polisario « l’obstacle essentiel » du régalement définitif du conflit au Sahara de même élargir les prérogatives de la Minurso est la position de la France qui a met son veto à la clause relative à la mise en place d’un mécanisme d’observation des droits de l’Homme au sein de la Minurso.
Une réunion, un tournant
Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait se réunir demain mercredi pour le prolongement de la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), selon l’agenda prévisionnel du Conseil de sécurité.
Le projet de résolution rédigé par les Etats-Unis juge inacceptable la situation actuelle du territoire, selon la première mouture du projet, soulignant que «le facteur de progrès dans les négociations est crucial pour améliorer les conditions de vie du peuple du Sahara occidental».
Par conséquent, le projet de résolution renouvelle son appel aux parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc) à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts consentis visant à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui prévoit l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Le Front Polisario a, à plusieurs reprises, dénoncé le Maroc qui n’avait aucune intention de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ou de lever les obstacles aux efforts de la communauté internationale pour le règlement du conflit.
Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Sidi Mohamed Omar, a soutenu récemment que le Front Polisario n’attend rien de nouveau des prochaines consultations du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Minurso, dont le mandat actuel expire le 31 octobre, expliquant que les consultations ne rapporteront rien de nouveau par rapport à la session de l’année dernière au cours de laquelle le mandat de la mission de l’ONU a été renouvelé pour une nouvelle année.
Horst Köhler n’est toujours pas remplacé
Le diplomate sahraoui a exprimé son espoir que les consultations des membres du Conseil de sécurité suivront la recommandation du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres de prolonger le mandat de la Minurso pour un an, et que les discussions des membres du Conseil constitueront un prélude à la nomination d’un nouvel Envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental.
Il a déclaré que l’absence d’un émissaire de l’ONU ne sert pas le processus politique qui est dans un état de paralysie complète depuis la démission de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, l’ancien président allemand, Horst Köhler en mai dernier.
Dans son nouveau rapport sur la situation au Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteress, a proposé de proroger le mandat de la Minurso au Sahara occidental d’une année, affirmant qu’une solution politique juste permettant l’autodétermination du peuple sahraoui était «possible».
«Je demeure convaincu qu’il est possible de trouver une solution à la question du Sahara occidental, malgré la suspension du processus politique depuis la démission de mon envoyé personnel, Horst Kohler, pour raisons de santé», écrit le SG de l’ONU.
Relevant la dynamique enclenchée par l’ancien émissaire Horst Kohler, Guterres a jugé «impératif» d’entretenir ce processus politique. A ce titre, il s’est dit «déterminé» à nommer un nouvel émissaire pour progresser sur la base des acquis obtenus lors des discussions de Genève.Guterres a appelé à la reprise du processus politique «de bonne foi et sans conditions préalables» dès la nomination d’un nouvel envoyé personnel.
La dernière résolution sur la Minurso, adoptée en octobre 2019, a été critiquée notamment par la Russie et l’Afrique du Sud qui avaient, alors, dénoncé un texte «déséquilibré» visant à diluer le principe de l’autodétermination par un libellé ambiguë et peu clair.