Sahara Occidental : Djerad appelle à la relance du processus de règlement politique du conflit
Le conflit au Sahara Occidental semble s’inscrire dans la durée. Depuis le cessez-le feu de 1991, au terme d’une guerre entre le Polisario et le Maroc qui aura duré 16 longues années, l’ONU avait mis en place une mission onusienne, Minurso. Comme son nom l’indique, elle avait pour mission l’organisation d’un referendum d’autodétermination début 1992. 28 ans après ce n’est toujours pas le cas.
En face, le Maroc, soutenu par la France, continue de faire fi de la législation internationale allant de l’avant dans sa politique colonialiste été expansionniste. Le Royaume a même violé le cessez-le feu, avec le Polisario, le 13 novembre dernier, à El Guerguerat, à l’extrême Sud du Sahara occidental. Sur le terrain, le dossier du Sahara Occidental est en attente d’un règlement, conformément au plan de paix onusien.
C’est pourquoi, l’Algérie a une fois de plus, réitéré son appel à la nécessité de «relancer le processus de règlement politique» du conflit dans la dernière colonie d’Afrique, appelant l’Union Africaine (UA) à «assumer sa mission de préservation de paix et de sécurité africaines» face aux graves développements qu’a connue, récemment, cette question.
En effet, dans son allocution aux travaux de la 14e Session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) sur «Faire taire les armes en Afrique», tenus en visioconférence, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a déclaré: «notre projet de faire taire les armes ne saurait aboutir sans l’éradication des résidus du colonialisme en Afrique, conformément à la Déclaration des Chefs d’Etats et de Gouvernements de mai 2013 et de l’Agenda continental 2063 de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit, inaliénable, à l’autodétermination à travers un référendum libre et régulier au Sahara occidental.
Affirmant que les «graves» développements qu’a connue, récemment, la question sahraouie constituent un «réel motif de préoccupation et d’inquiétude» pour l’Algérie, du fait d’une inertie sans précédent et de l’absence de «toute perspective de règlement», le Premier ministre a rappelé la position de l’Algérie appelant à la «relance du processus de règlement politique en accélérant la nomination d’un Représentant personnel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et la reprise des négociations entre les deux parties en conflit».
Un conflit, qui n’a « que trop duré »
Le Premier ministre, a appelé, dans ce cadre, l’UA à «assumer sa mission de préservation de paix et de sécurité africaines» conformément à l’Acte fondateur de l’UA et au Protocole relatif à la création du Conseil africain de paix et de sécurité «afin de contribuer à la recherche d’une solution à ce conflit, qui n’a que trop duré».
Par ailleurs, et dans le cadre du principe constant de l’Algérie quant à l’impératif de mettre un terme aux conflits dans le Continent et dans le monde en général, le Premier ministre a appelé dans son allocution «accélérer la définition et la délimitation des frontières entre les Etats et veiller au respect rigoureux du principe de l’UA sur le respect des frontières héritées à l’indépendance», afin d’empêcher que ces frontières communes entre pays africains «ne se transforment en source de conflits et de menaces pour la sécurité et la stabilité» de la région.
Notant cependant que «mettre un terme définitif aux conflits dans notre continent le cadre du principe +Solutions africaines aux problèmes africains+ demeure l’objectif escompté», Abdelaziz Djerad, a mis l’accent sur l’importance du «triptyque paix, sécurité et développement», qui exige, a-t-il soutenu, le traitement des «causes des menaces sécuritaires et conflits, essentiellement la marginalisation, la pauvreté, la privation, et l’absence de perspective réelles de développement».
Dj. Am