Remous au FLN : des militants exigent le départ de Baadji
Depuis quelques semaines, de grandes agitations secouent l’ex Parti Unique (FLN), de nombreuses voix s’élevant pour dénoncer des agissements contraires aux intérêts du parti et sortant du cadre légal de la loi.
Les divergences ont continué de miner ce qui reste de cette formation politique qui a été instrumentalisée pendant de longues années et qui continue d’alimenter les discussions passionnées de ses militants, même au plus haut niveau. Cette fois, ce sont des membres du Comité Central qui, après avoir recouru à divers moyens pour changer la direction du parti qu’ils jugent illégale, ont fait paraitre un communiqué de plusieurs pages à travers lequel ils essaient de rallier à leur cause le plus grand nombre de militant à travers le territoire national, les autres membres du Comité Central et, surtout, l’opinion publique. Cette agitation est exacerbée par l’approche des élections législatives et locales qui pourraient signifier l’arrêt de mort du FLN, s’il n’est pas repris en main, selon les auteurs du communiqué.
Après avoir rappelé l’histoire du parti depuis sa création et les différentes étapes qu’il a traversé, les militants frondeurs mettent en avant l’illégalité de la manière dont a été désigné l’actuel secrétaire général du FLN, alors qu’il aurait dû être élu, d’autant plus qu’il y avait d’autres candidats à ce poste qui ont été écartés sans passer par les urnes. Les militants auteurs du communiqué qualifient la désignation du SG du FLN par le lever des mains de comédie dramatique car, dénoncent-ils, il y avait dans la salle où a été plébiscité l’actuel SG, des membres du comité central, certes, mais il y avait aussi des mouhafadhs, de simples militants et même des personnes qui n’avaient aucun lien avec le parti, qui ont levé la main pour désigner l’actuel SG.
« Notre parti est dirigé aujourd’hui et géré par un secrétaire général qui agit dans l’illégitimité, qui a été désigné en violation flagrante de la loi 04-12 sur les partis qui prévoit que la désignation de ceux qui dirigent les partis doit se faire par voie d’élections au niveau central ou local, et aussi en violation de la loi organique du parti qui prévoit que tous les postes à responsabilité doivent se faire par le moyens d’élections », mettent en avant les rédacteurs du document.
Il est aussi rappelé que le 11ème congrès ordinaire du parti aurait dû être tenu le 30 novembre 2020 après avoir été reporté le 30 mai de la même année, la loi exigeant que le report ne doit pas excéder les six mois après sa date initiale, ce qui fait que le secrétaire général qui gère le parti et qui parle en son nom est illégitime après cette date (30 novembre 2020).
Dans ce cadre, les auteurs du communiqué estiment que toutes les décisions et les déclarations prises et faites par ce responsable sont nulles et non avenues par la force de la loi, puisqu’il est lui-même illégitime selon toutes la législation algérienne qui régit les partis politiques et la loi organique du parti FLN, à l’instar des décisions de mise à l’écart ou de désignation de responsables nationaux ou locaux. Ils déclarent aussi que ces agissements ont vidé le parti de tous ses militants qui ont démissionné en grand nombre.
Enfin, les membres du Comité Central signataires de ce communiqué demandent l’organisation d’une réunion urgente et extraordinaire du Comité Central, tout en demandant l’intervention du ministère de l’intérieur qui doit veiller à l’application stricte des lois en la matière ainsi que celle du président de la république qui est garant de l’application de la Constitution. Ils lancent enfin un appel urgent à tous les militants du FLN afin de sauver leur parti et lui permettre de continuer à jouer son rôle dans le développement du pays.
Tahar Mansour