Selon lui, l’Algérie a refusé son plan de relance de l’UMA à cause du Sahara occidental
Pour qui roule Moncef Marzouki ?
Moncef Marzouki. Pour certains, il suffit d’évoquer ce prénom pour songer directement à l’ex-président tunisien. Et ce n’est guère pour détailler sa biographie ni encore moins « ses réalisations » à la tête de la Tunisie voisine que l’on s’est intéressé à sa personne. En aucuns cas. Connu pour ses positions peu honorables envers l’Algérie, l’ex président tunisien s’en prend encore une fois au pays qui l’a pourtant accueilli à bras ouvert lors de sa visite d’Etat effectuée à Alger en février 2012.
Selon lui, l’initiative lancée pour relancer l’Union du Maghreb arabe a « buté sur le refus de l’Algérie de s’engager sans une résolution préalable du conflit au Sahara occidental ».
L’ex-Président tunisien Moncef Marzouki affirme en effet dans un entretien à El Quds El Arabi, que « le différend entre le Maroc et l’Algérie sur le Sahara occidental est une tragédie qui a coûté très cher [aux peuples maghrébins, ndlr] et le moment est venu d’y mettre un terme». «Ma conviction est que si nous tenons à ce qu’il n’y ait pas de dialogue avant de résoudre ce problème, nous nous condamnons à rester immobiles jusqu’à la fin des temps».
Moncef Marzouki raconte par ailleurs que la première tâche qu’il se fût donné à l’international après avoir pris en mains les destinées de la Tunisie était de relancer l’UMA.
À cet effet, il a « proposé aux autorités algériennes, marocaines et libyennes de laisser en stand-by la question du Sahara occidental et de lancer le dialogue sur les cinq libertés à promouvoir dans l’espace maghrébin, à savoir: la mobilité des personnes, le travail, la résidence, la propriété et la participation des citoyens maghrébins aux élections municipales de leur pays de résidence».
Ceci devait selon lui constituer une première plateforme d’entente sur une nouvelle dynamique de construction de l’UMA. L’idée était que le conflit au Sahara occidental trouve une solution dans le cadre de cette nouvelle dynamique.
«Malheureusement, toutes les parties étaient d’accord à l’époque, à l’exception de la partie algérienne, qui a annoncé son rejet de la proposition», précise-t-il. Autrement dit, l’Algérie est en grande partie « responsable » des malheurs des peuples à en croire Moncef Marzouki. Ce dernier ne nous dit cependant pas que l’approche algérienne portant relance de l’UMA a toujours été présente par le biais de plusieurs méga projets réalisés par l’Algérie ou ceux en cours de concrétisation dont les grands ouvrages portant une dimension maghrébine qui s’étend souvent au continent africain.
Partant de sa conviction en la capacité de ces projets à concourir à la consécration de la complémentarité et de l’intégration entre pays de la région, notamment au volet économique, l’Algérie a inclus la dimension maghrébine dans ses projets de développement, en tête desquels l’Autoroute est-ouest qui constitue un trait d’union avec les deux voisins à savoir, la Tunisie et le Maroc, en sus de la route transsaharienne, et le réseau de raccordement à la fibre optique. Pour ce qui est de la question sahraouie, l’ex président tunisien devrait sa rafraîchir la mémoire à moins qu’il fait semblant d’oublier que l’ONU a levé toute équivoque sur la nature du conflit au Sahara Occidental, en réaffirmant que ce dossier est traité comme « une question de décolonisation ».
Farid Houali
LIRE AUSSI: