Politique restrictive et réglementation contraignante : l’Algérie accuse un retard dans la franchise
En dépit de l’impérieuse nécessité de développer l’internationalisation des entreprises, appelées à innover pour la période post Covid-19 qui s’annonce décisive avec une compétition farouche, certains mécanismes et outils ne sont pas assez développer pour accompagner l’essor de l’activité économique et industrielle.
A ce sujet, Boumansour Rym et Lahlou cherif de l’Université Oran2, la franchise, à contrario des pays européens, de l’Amérique du Nord, de l’Asie et même de nos voisons Tunisie et Maroc, «enregistre un important retard en Algérie».
Ce retard se justifie entre autres, selon les universitaires, par « la politique restrictive et la réglementation contraignante vis-à-vis de cette forme organisationnelle peuvent représenter une des causes majeures de ce retard ». A ce motif vient se greffer «le climat des investissements qui n’est pas favorable, du fait de la méfiance des pouvoirs publics, de l’instabilité des lois, une difficulté quant à la circulation des marchandises et capitaux, des infrastructures de transport et de stockage inadaptées à la distribution, un marché informel dominant ».
Aussi, d’autres anomalies ont freiné le développement de la franchise. L’exemple le plus édifiant a trait au paiement des droits d’entrée et des redevances (royalties) à l’étranger. Si la démarche ne pose pas de problème au niveau national (algéro-algérien), elle est encore difficile à mettre en œuvre, ce qui est un frein pour l’entrée des franchiseurs étrangers qui sont pourtant indispensables pour provoquer la concurrence amenant le commerce algérien à se moderniser. «Les transferts ou les transactions commerciales, expliquent les universitaires, ne sont reconnus par la Banque Centrale d’Algérie que pour des transactions dites réelles qui donnent lieu à un flux de biens ou de services, quantifiable et quantifié pour chaque opération d’importation».
Conscients de l’ampleur du retard accusé, les pouvoirs publiques retroussent les manches et comptent aller de l’avant. En effet, les deux universitaires notent «une prise de conscience quant à la situation de la franchise, et ce qu’elle peut apporter à l’économie algérienne». Des textes de loi sont prévus afin de réglementer cette pratique et protéger les parties contractantes.
Maya Merzouk