Paiements numériques en Algérie: Seulement 16% des adultes y ont recours
Exposée, comme d’autres pays de la région Mena, à des chocs économiques exacerbés par la pandémie de COVID-19, dont notamment l’effondrement des prix du pétrole, l’Algérie s’appuie sur la transformation numérique.
Selon la dernière note de conjoncture de la Banque mondiale, l’économie algérienne devrait accuser une contraction importante du PIB réel en 2020.
Toutefois, entre objectifs et situation réelle, il y a loin de la coupe aux lèvres. «En Algérie aujourd’hui, 57 % des adultes en général et 71 % des femmes ne disposent toujours pas d’un simple compte courant qui leur permettrait au moins d’effectuer et recevoir des paiements de manière sécurisée et efficace», indiquent Dorothee Delort spécialiste senior du secteur financier et Isabelle Poupaert, assistante senior aux relations extérieures dans une contribution publiée sur Voix Arabes.
Relevant que la forte pénétration de la téléphonie mobile dans de nombreux pays en développement a permis «l’éclosion de la première génération de services financiers dématérialisés, avec l’essor des systèmes de paiement par mobile», l’utilisation de ces services reste «très faible» en l’Algérie.
«Seulement 16 % des adultes en général et 11 % des femmes ont recours à des paiements numériques, contre 23 % des adultes et 18 % des femmes dans l’ensemble de la région MENA, ces chiffres étant respectivement de 36 % et 32 % dans les économies émergentes et en développement», expliquent les deux spécialistes.
Une question se pose : en quoi les services financiers dématérialisés peuvent-ils aider l’Algérie à faire face à la COVID-19 ?
A cette question, les deux spécialistes indiquent que ces services financiers dématérialisés offrent aux pouvoirs publics un «moyen sûr et rapide d’atteindre les personnes vulnérables par les transferts sociaux et autres aides financières, en particulier lorsque les déplacements sont limités ou risqués».
Aussi, les deux spécialistes soulignent que «si l’Algérie a accompli des progrès, en encourageant les innovations apportées par la fintech et en développant les services financiers numériques, il reste encore à faire pour stimuler leur développement et faire connaître leurs avantages».
Yacine Bouali –