Niger : Une transition pacifique inédite
Le Niger, pays parmi les plus pauvres du monde à la démographie galopante, miné par des attaques jihadistes, élit dimanche un nouveau président lors d’une première démocratique dans ce pays marqué par les coups d’Etat, Mahamadou Issoufou quittant le pouvoir pacifiquement après ses deux mandats constitutionnels.
Quelque 7,4 millions d’électeurs sur 23 millions d’habitants sont appelés aux urnes de 8h à 19h locales (07h-18h GMT). “Passer le pouvoir en 2021 à un successeur démocratiquement élu (…) sera ma plus belle réalisation, ce sera une première dans l’histoire de notre pays”, a souligné le président Issoufou dont le retrait a été unanimement salué sur la scène internationale, alors que de nombreux chefs d’Etat africains s’accrochent au pouvoir.
“Si je suis élu je serai le successeur d’Issoufou. Ce sera nos deux noms que l’histoire retiendra comme ayant fait en sorte que notre pays ait réalisé ce pari”, affirme Mohamed Bazoum, bras droit d’Issoufou et grand favori du scrutin, espérant pérenniser les transitions démocratiques dans ce pays qui n’a jamais vu deux présidents élus se succéder depuis l’indépendance en 1960.
Agé de 60 ans, cet ancien ministre de l’Intérieur considéré comme l’homme fort du régime vise une victoire dès le premier tour, ce qui n’a jamais été réalisé auparavant. Les attaques incessantes des groupes jihadistes ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers des centaines de milliers de personnes (300.000 réfugiés et déplacés dans l’est, près du Nigeria, 160.000 dans l’ouest, près du Mali et du Burkina).
Trente candidats sont en lice pour le scrutin, qui suscite “peu d’engouement” de la population, selon un connaisseur de la politique nigérienne.
R.I.