Mustapha Aït Mouhoub à la Patrie News : « La presse algérienne a toujours été du côté du combat du peuple sahraoui »
Mustapha Aït Mouhoub est journaliste algérien. Il fait partie de cette génération de journalistes ayant adhéré dés les premiers instants, à la cause juste et noble des Sahraouis. Cette volonté a d’ailleurs été couronnée par la création en compagnie, d’autres confrères er consœurs, du Comité des journalistes algériens solidaires de la lutte du peuple du Sahara occidental qu’il évoque dans l’entretien qui suit….
Vous êtes un membre fondateur du Comité des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui. Peut-on en savoir un peu plus ? Et qu’est ce qui a motivé la création d’une telle entité et pourquoi ?
La création du Comité des journalistes algériens solidaires de la lutte du peuple du Sahara occidental remonte à l’été 2015. En effet, nous étions au départ un groupe de journalistes, dont entre autres, Tarek Hafidh, Zine Cherfaoui, Hafidha Amyar, Karima Bennour, Mountassar Oubetroune, à nous organiser pour dénoncer la répression des Sahraouis dans les villes occupées.
Il y a eu l’assassinat d’un jeune sahraoui par des colons. Un assassinat au vu et au su de tout le monde. Sa mère avait entamé une grève de la faim afin que justice soit rendue. Cinq ans après, les assassins du jeune sahraoui n’ont jamais été inquiétés. Le réseau a été crée dans ces conditions pour dénoncer cette répression aveugle et pour défendre les droits humains dans cette partie du monde ignorée par les champions de la défense des droits de l’homme.
L’on parle également du Livre blanc sur la répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés qui sera disponible en janvier prochain….De quoi s’agit-il au juste ?
Il s’agit d’un livre blanc pour dénoncer la répression dans les territoires sahraouis occupés. C’est un livre collectif qui va documenter les cas de disparitions forcées, les procès iniques, la torture, les liquidations physiques, les victimes des mines…. de 1975 à ce jour.
La livre blanc sera soutenu par des documents authentiques et des archives pour dénoncer les atteintes graves aux droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il s’agit donc d’un premier livre, car nous comptons en éditer d’autres. C’est un véritable front éditorial anti-colonialiste que nous comptons ouvrir et entretenir.
Que peut-on dire, au jour d’aujourd’hui du rôle de la presse algérienne dans la lutte du peuple sahraoui ?
La presse algérienne a toujours été du côté du combat du peuple sahraoui. En dehors de quelques titres qui ignorent cette cause ou certains titres qui relayent de temps à autres des thèses pro marocaines, et ils se reconnaissent facilement ici.
L’essentiel de la presse algérienne est resté favorable au droit du peuple sahraoui à jouir de son droit à l’autodétermination. Je dirai même que la presse algérienne, privée et publique, marque un vif intérêt aux problèmes de ce peuple qui vit sous occupation marocaine.
En tant que journaliste fin connaisseur du combat sahraoui pour le recouvrement de son indépendance nationale, que pouvez-vous nous dire quant à l’évolution de la cause sahraouie ces derniers temps. Certains spécialistes affirment que le Polisario est passé de la défensive à l’offensive. Etes-vous du cet avis ?
Depuis 1991, date du cessez-le-feu qui a été conclu en perspective d’organiser un référendum d’autodétermination, le peuple sahraoui attend de l’Onu qu’elle respecte ses engagements dans ce dossier. Près de 30 ans, la question sahraouie n’a pas du tout évolué et le peuple sahraoui commence à s’impatienter.
Les manifestations à Guerguerat, Mhiriz et Bir Lahlou ne sont que l’expression des attentes d’un peuple qui vit depuis 45 ans sous occupation marocaine. Je crois qu’aujourd’hui la Minurso, au lieu de jouer la police des frontières doit s’acquitter de la mission pour laquelle elle fut créée.
Le Maroc continue à tergiverser, à tourner le dos à ses engagements devant la communauté internationale et surtout à entretenir le statu quo qui l’arrange parfaitement. En face, il y a un peuple qui ne compte pas lâcher prise.
Les mois prochains connaitront certainement des rebondissements, car, le peuple sahraoui, compte bien reprendre sa lutte pacifique et l’intensifier…C’est le Maroc qui se retrouvera certainement dans la défensive.
F.H