Meurtre de Khashoggi : Les renseignements américains doivent tout dire
Les renseignements américains devront-ils rendre publics un enregistrement et leur rapport sur l’assassinat de Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien assassiné au consulat de son pays en Turquie ? La fondation Open Society a estimé avoir obtenu un premier pas en ce sens, après qu’un juge eut ordonné mardi 8 décembre à ces services de renseignement de reconnaître l’existence de ces pièces à conviction.
L’Open Society Justice avait attaqué au civil la CIA et d’autres agences américaines de renseignements pour ne pas avoir donné suite à sa requête présentée dans le cadre du Freedom of Information Act, garantissant la liberté d’information : elle demandait à voir tous leurs documents liés à l’assassinat du journaliste et dissident saoudien au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, le 2 octobre 2018.
La CIA et le Bureau du directeur du renseignement national, notamment, avaient rejeté la demande, invoquant des exemptions liées à la sécurité nationale pour ne pas confirmer l’existence même de ces documents Mais le juge fédéral new-yorkais Paul Engelmayer a estimé mardi que, puisque cet enregistrement et ce rapport avaient été très publiquement évoqués par le gouvernement Trump, ce rejet lapidaire ne suffisait pas.
Il a ordonné aux renseignements de reconnaître formellement leur existence en les listant dans un «index» et d’expliquer, «sous deux semaines», pour quels motifs légaux ils devraient continuer à les tenir secrets.
Le juge a notamment cité des propos de Donald Trump de fin 2018, dans lesquels le président reconnaissait que les États-Unis «avaient l’enregistrement» et indiquait que la CIA, après enquête, n’avait «pas conclu» à la responsabilité du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
La décision du juge n’ordonne pas la divulgation de ces éléments potentiellement clés dans ce spectaculaire assassinat.
A.O