Marseille : des centaines de commerçants dans la rue contre les décisions sanitaires du gouvernement
Des centaines de manifestants notamment des commerçants se sont rassemblés, vendredi matin, devant le tribunal de commerce de Marseille (sud-est de la France) pour protester contre la fermeture des bars et restaurants décidée par le gouvernement, au moment où la crise sanitaire s’amplifie en France.
Devant le Tribunal de Commerce en soutien aux cafetiers, bars et restaurants face aux décisions injustifiées et unilatérales du Gouvernement, écrit Samia Ghali, deuxième adjointe à la mairie de Marseille, sur sa page Facebook.
« Si cette décision est maintenue, la ville de Marseille n’apportera pas son concours pour mettre en place les fermetures », ajoute la sénatrice et maire-adjointe, d’origine algérienne.
« La coupe est pleine. On était en train de se refaire. Moi, je ne veux plus d’aide mais qu’on me laisse travailler », s’indigne un restaurateur à Aix-en-Provence cité par les médias.
Les manifestants ont hué le nom du ministre de la Santé Olivier Véran, à l’origine des nouvelles mesures sanitaires en France, dont la fermeture des bars et restaurants dans la métropole Aix-Marseille à partir de demain samedi, et pour quinze jours.
« Oh tiens, et si on finissait de détruire totalement notre économie, de tuer les salles de sport, les bars, les restos, les activités afférentes, si au passage on en profitait pour se venger du docteur Raoult, et si on rendait tout le monde complètement fou, en semant la terreur sanitaire, en empêchant la convivialité, en interdisant tout et n’importe quoi pour les motifs les plus farfelus, en causant au passage chez nos jeunes des désastres psycho-sociaux calamiteux-privés des conditions de la sociabilité la plus élémentaire-, dont on n’a pas fini de mesurer les effets et de payer les conséquences, tout cela pour sauver hypothétiquement quelques vies ?, se demande Anne-Sophie Chazaud, écrivaine et chroniqueuse.
« Il me semble que, tout comme les populations commencent vaguement à se réveiller contre l’insécurité, contre la mansuétude dont bénéficiaient les squatteurs, contre les constantes brimades dont elles font l’objet de la part d’une caste politique hors sol, ces populations donc vont finir tout simplement par se révolter contre ces mesures d’hygiénisme hystérique prises par un exécutif », ajoute-t-elle dépitée.
Le ministre de la Santé est attendu à Marseille ce vendredi après-midi, où il doit se rendre à l’hôpital public de la Timone pour visiter notamment le service de réanimation, avant de rencontrer un épidémiologiste.
« Marseille n’a pas besoin d’être punie, l’Economie n’a pas besoin d’être confinée, souligne Ghali, ajoutant que les marseillais n’ont pas besoin d’être pointés du doigt et stigmatisés mais l’hôpital public a besoin d’être aidé, les décisions d’Olivier Véran n’apportent pas de vraies réponses à la crise sanitaire mais qui tentent simplement de cacher aux Marseillais la vérité: la crise de notre hôpital public ».
De son côté, l’union patronale régionale a dénoncé dans un communiqué publié vendredi « un reconfinement économique » demandant au gouvernement de « laisser le temps aux gestes barrières de produire leurs effets sans mettre en danger durablement l’économie et les emplois d’un territoire entier ».
Les protestations des Marseillais risquent de faire tâche d’huile dans les autres villes de France.
Ab. M.