Marchandage au Sahel : Deux prêtres italiens et une humanitaire française libérés au Mali
Les groupes terroristes de Daech sévissant au nord du Mali et dans toute la région du Sahel, ont libéré jeudi, deux vieux prêtres italiens et une vieille humanitaire française et ont adjoint aux ex-otages européens, une « haute personnalité malienne » kidnappée alors qu’elle faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou, en échange de la libération de 100 terroristes condamnés et détenus, après des négociations avec les nouvelles autorités de transition au Mali.
Il s’agit des prêtres Pier Luigi et Nicola Chiacchio, du diocèse de Crema en Lombardie (nord de l’Italie), enlevés en 2018 et 2019 au Niger, dans une mission à environ 150 km de la capitale Niamey. Il s’agit également, de la française Sophie Pétronin kidnappée « une seconde fois », le 24 décembre 2016 par un groupe armé à Gao, dans le nord du Mali, où elle dirigeait une organisation d’aide aux enfants et du ressortissant malien Soumalia Cissé.
Sous pression européenne, les autorités maliennes de la transition ont accédé à la libération de 100 terroristes de Daech en contrepartie de trois « humanitaires » européens qui n’ignoraient nullement, les conditions d’insécurité prévalant dans cette région (le Sahel) notamment au nord du Mali et du Niger, deux « zones grises » où pullulent les groupes de Daech, s’adonnant à tous les trafics criminels (terrorisme, trafic d’être humains, d’armes de guerre, de drogue).
Les gouvernements italiens et français ont affiché de grands satisfécits à la libération de leurs ressortissants, louant ce qu’ils ont appelé, les trésors d’efforts de leurs services de renseignements et diplomates sur place, oubliant qu’en obtenant le retour de leurs otages à leur familles, ils ont contribué à jeter dans la nature 100 terroristes jusque-là détenus et mis hors d’état de nuire, qui vont renforcer les groupes armés qui sévissent au Sahel.
On ignore si ces gouvernements ont versé des cautions aux groupes terroristes comme d’habitude contre l’élargissement de leurs « humanitaires » en mission dans la région, mais ce que l’on sait, comme les populations locales, c’est que ces gouvernements qui tolèrent les déplacements de leurs ressortissants, contribuent à faire perdurer l’insécurité et le terrorisme au Sahel, qu’ils disent ouvertement combattre.
Abbes M.