Des membres de la mission de l’ONU au Mali ont « rencontré (hier jeudi) le président Ibrahim Boubacar Keïta et les autres personnalités détenues par la junte, a fait savoir ce vendredi 21 août la Mission de paix de l’ONU au Mali, la Minusma. « L’ancien ministre de l’économie, Abdoulaye Daffé, et le secrétaire particulier du président, Sabane Mahalmoudou, ont par ailleurs été remis en liberté, établissant à dix-sept le nombre de personnes encore détenues par les putschistes » a déclaré l’un de leurs responsables cité par l’AFP.
« C’était une rencontre d’écoute. Nous avons condamné le coup d’Etat. Mais nous sommes aussi prêts à parler d’avenir. Les discussions se poursuivront », a déclaré à l’issue de cette rencontre Blaise Sangare, conseiller spécial du président Keïta et chef de la Convention sociale démocrate (CSD), une formation de la majorité. La junte « va mettre en place un conseil de transition, avec un président de transition qui va être ou un militaire ou un civil», a affirmé sur France 24 son porte-parole, le colonel major Ismaël Wagué.
Outre le président et son premier ministre, Boubou Cissé, les militaires ont également arrêté plusieurs hauts responsables, parmi lesquels le ministre de la défense et celui de la sécurité, les généraux Ibrahima Dahirou Dembélé et M’Bemba Moussa Keïta, le président de l’Assemblée nationale Moussa Timbiné et le chef d’état-major de l’armée, le général Abdoulaye Coulibaly.
Les militaires ont également annoncé la réouverture dès vendredi des frontières terrestres et aériennes, même si les pays de l’Afrique de l’Ouest ont décidé de fermer les leurs avec le Mali, sauf pour les denrées de première nécessité, les médicaments et l’énergie.
Les pays voisins du Mali, réunis en sommet extraordinaire, ont réclamé jeudi le «rétablissement » dans ses fonctions d’Ibrahim Boubacar Keïta et décidé d’envoyer une délégation à Bamako en vue d’un « retour immédiat à l’ordre constitutionnel ».