L’incivisme sur les plages : La plaie béante
Après près de cinq mois de privation due à la crise sanitaire induite par la pandémie du coronavirus, le déconfinement partiel est venu soulager les estivants, qui attendaient avec impatience la réouverture des plages afin de profiter du reste de l’été.
En effet, les plages, mosquées, restaurants, cafés, et plusieurs autres lieux divers ont été autorisés à rouvrir le 15 août dernier, sous réserve d’un respect des gestes barrières. Il s’avère que ce n’est pas le cas.
Comme à chaque saison estivale, force est de constater un manque de civisme de la part des baigneurs. Ce phénomène a lieu chaque année, et est pointé du doigt par toutes les associations environnementales algériennes. Nul besoin de rappeler que ce manque de civisme s’est d’abord traduit par une torride affluence dans les plages.
Les Algériens se sont tous précipités à la mer provoquant des clusters de contaminations à toutes les plages, ou presque. Il est indéniable que les règles de prévention édictées ne sont aucunement respectées par les baigneurs. Nul ne porte un masque, et la distanciation sociale semble impossible en raison du nombre d’estivants. De ce fait, elle n’est pas appliquée, que ce soit sur le sable ou dans l’eau.
Les autorités compétentes ont, suite à l’ouverture des espaces de détente dont les plages, installé des draps autour de tables afin d’avoir un semblant de distanciation sociale. Cette initiative, malgré qu’elle ait été prise avec de bonnes intentions, bloque la vue aux individus voulant profiter du paysage, placés derrière ces barricades.
Demeurent tout de même des plages privées situées à Tipaza, à Cherchell, à Béjaia, à Jijel … où le nombre de baigneurs est réduit et où les règles de prévention liées au virus Covid-19 peuvent être respectées. En plus de cela, sauf intervention d’associations environnementales comme « Make Algeria Green Again », les plages sont rarement nettoyées, et ce n’est en aucun cas la faute des agents d’entretien. En effet, ces derniers, tentent tant bien que mal de rendre les plages propres ; mais face à un millier de personnes jetant leurs déchets par terre et dans l’eau, une poignée de personnes ne peuvent quasiment rien. Remarquons la quasi-inexistence des poubelles sur certaines plages, favorisant l’incivisme de certains.
Des milliers de sacs plastiques, de bouteilles, de mégots écrasés sur le sable, des couches pour bébé, des serviettes en papier sont jetés tous les jours dans les plages algériennes. Des individus se trimbalant avec des bonbonnes de gaz, des marmites remplies, des casseroles remplies d’huile, sont pris en photo et affichés afin de dénoncer leurs comportements incivils.
Les animaux sont également embrigadés dans ces comportements incorrects. Des chiens, des moutons, des chevaux. En parlant de chevaux, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux met en scène un maître cravachant ses deux chevaux qui ont cabré, se sentant en danger autour de cette foule d’estivants. Une scène de violence inouïe affichée sur Facebook.
Lylia Nedjar