Liban : Le militant et intellectuel Lokman Slim retrouvé mort
Le militant et intellectuel libanais Lokman Slim, connu pour ses positions critiques envers le Hezbollah, a été retrouvé mort ce jeudi 4 février, tué par balle, dans le sud du pays, a indiqué une source sécuritaire.
Le chercheur et essayiste de confession chiite, engagé en faveur de la laïcité et de la démocratie et fervent opposant au confessionnalisme qui mine la politique libanaise, avait signalé avoir reçu des menaces en raison de ses positions hostiles au Hezbollah.
Le procureur général près la cour d’appel du Liban-Sud, le Juge Rahif Ramadan, a indiqué que le corps, examiné par un médecin légiste et transporté à l’hôpital gouvernemental de Saïda, avait été atteint de quatre cinq balles, quatre à la tête et une au dos.
Il a chargé les services de renseignement des Forces de sécurité intérieure de mener une enquête en examinant notamment les cameras de surveillance dans la région et en analysant toutes les données dans le téléphone portable de l’intellectuel.
Âgé de 58 ans, Lokman Slim, un érudit et un intellectuel de renom, avait cofondé avec sa sœur Rasha une maison d’édition reconnue, Dar Al-Jadeed, avant de former avec son épouse, la cinéaste Monika Borgmann, une ONG, UMAM D&R, essentiellement consacrée aux recherches et au travail sur les problématiques de la mémoire et sur la question des disparus après la guerre civile libanaise (1975-1990).
Dans le « Hangar », quartier général de cette ONG à Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, ils organisaient débats, projections de films et expositions.
A.O