Les services de renseignement marocains paient un séjour de luxe à un haut fonctionnaire espagnol : Diplomatie de la corruption !
Rabat ne s’est jamais encombré du moindre scrupule quand il s’agit d’arracher des aides et des soutiens à la politique colonialiste et criminelle menée par le Maroc au Sahara Occidental depuis la tristement célèbre marche verte du défunt roi Hassan II.
Le dernier exemple en date nous est fourni par la presse espagnole. Des médias ibériques révèlent en effet que les services de renseignement marocains auraient payé un séjour de luxe au responsable des situations d’urgence, de la coordination et de la gestion des crises au sein du ministère espagnol des transports.
Rubén Eladio López Martínez, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est en effet rendu à Marrakech en février dernier à l’invitation d’un employé des services secrets étrangers marocains agissant sous la coupe d’Abdellatif Hammouchi, réputé lui-même très proche du souverain chérifien Mohamed VI.
Ce fonctionnaire espagnol a séjourné dans le luxueux hôtel Mamounia où la chambre la moins chère coûte 450 euros par nuit, précisent au passage les mêmes sources. « La relation de l’homme d’affaires marocain Ahmed Charai avec les services de renseignement de Mohamed VI est connue », écrivent les médias. En théorie, il est propriétaire de plusieurs médias et directeur de divers «lobbies» et «think tanks» internationaux.
C’est lui qui a mis la main à la poche pour financer ce séjour princier et illégal. En pratique, son conglomérat médiatique « reçoit de l’argent de l’Etat marocain pour diffuser la thèse de Rabat sur les enjeux stratégiques dans la sphère internationale, notamment en ce qui concerne les scandales entourant le roi et le statut politique du Sahara occidental », souligne El Confidencial.
La rencontre entre López Martínez et Charai, figure clé des services secrets étrangers (DGED) du Maroc, a eu lieu en février de l’année dernière. Au cours des 48 heures qu’a duré la visite du responsable espagnol au Maroc, ils ont tenu plusieurs réunions dont le contenu n’a pas été divulgué. Le fonctionnaire de la DGED se rend régulièrement en Espagne.
Le pays est la clé des intérêts expansionnistes du Maroc, et les relations bilatérales entre les deux pays ne vivent pas leur meilleur moment après plusieurs désaccords. L’un de ces points est la position de l’Espagne sur le statut du Sahara occidental. Mohamed VI voudrait utiliser la reconnaissance américaine de l’annexion de cette zone pour exiger également la reconnaissance espagnole de l’annexion.
Il est certain qu’un pareil séjour n’a pas été accordé sans contrepartie. Il est de notoriété publique, par exemple, que le Maroc paie en monnaie sonnante et trébuchante de nombreux diplomates accrédités après de l’ONU afin qu’ils ferment les yeux sur ses activités illégales basées, notamment, sur la production et le trafic de drogue transnational, ainsi que le pillage systématique des ressources naturelles du Sahara Occidental.
Kamel Zaidi