Indépendance économique
Les ressources pour assurer une économie non rentière ne manquent pas
« Nous sommes dans une véritable course contre la montre pour édifier une économie non rentière qui permettrait d’améliorer les recettes du Trésor, de créer des emplois pour les jeunes et de réduire l’importation pour préserver les réserves de change », a notamment, dit le président Tebboune en Conseil des ministres.
C’est là tout un programme et, pour le réaliser, le président de la république a instruit les ministres en charge de secteurs hors hydrocarbures de lancer des actions pour leur décollage effectif.
Ainsi, il a chargé le ministre des mines de faire appel à des experts qui entameraient « le recensement précis » de toutes les richesses minières du pays à exploiter « en vue d’alléger la dépendance aux hydrocarbures et créer de la richesse et des emplois ».
Au ministre de l’Agriculture, il a confié la mission urgente d’«engager, dès l’année prochaine, la culture du maïs et les cultures sucrières et oléagineuses afin d’augmenter les capacités nationales agricoles et garantir la sécurité alimentaire ». L’Agriculture, malgré certaines insuffisances qu’il est loisible de combler, participe à hauteur de 10% du PIB (produit national brut).
M. Tebboune a, en outre, chargé le responsable du département des Transports de revoir ce secteur, « sous toutes ses formes », notamment aérien et maritime, dans le sens de sa redynamisation, pour « permettre à l’Algérie de retrouver sa place dans le domaine ».
Cela permettra au pays, a-t-il relevé, de se passer du recours aux entreprises étrangères dont il faut payer les prestations en monnaie forte.
Le chef de l’Etat a également, instruit le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables de « focaliser, dans son programme, sur les opérations de production des énergies renouvelables à même d’être concrétisées sur le terrain et de choisir des wilayas pilotes pour l’élargissement de l’expérience de transition énergétique, à commencer par la généralisation de l’éclairage public à l’énergie solaire dans tout le pays ».
Cela dit, les experts nationaux mais aussi, étrangers, ont mis en évidence, les richesses nationales hors hydrocarbures, lesquelles, si elles sont relancées, assureront au pays son indépendance économique tout en lui permettant de dynamiser ses exportations et réaliser des entrées financières non négligeables.
Ces experts citent notamment, « les terres rares » dont notre pays disposerait d’environ 20% des réserves mondiales, derrière la chine et l’Afrique du sud et qui se situeraient à l’Est et au Sud-ouest.
Ces terres rares renferment des métaux et autres matériaux précieux très recherchés surtout, dans les nouvelles technologies. Ils citent aussi, les réserves aurifères (l’Algérie occupait en 2019, la 23ème place mondiale de réserves, avec près de 194 tonnes), l’eau douce dont la plus grande réserve mondiale d’eau provenant de l’albien se trouve dans le sud algérien et l’énergie solaire notamment, dans le Sahara.
Par ailleurs, d’autres secteurs vitaux sont pourvus de ressources et de moyens à même de garantir à l’économie nationale de se passer totalement ou partiellement des hydrocarbures, et qui n’ont pas été abordés par M. Tebboune pour des raisons évidentes de calendrier.
On pense notamment au tourisme et à l’hydraulique dont le pays se targue de disposer de grandes potentialités qui restent encore, insuffisamment exploitées.
Il faut dire que les hydrocarbures, qui assurent depuis des décennies quelque 98 % de nos rentrées financières, ne représenteraient, d’après ces experts, que 10% de la richesse nationale !
Adel Meziane