Édito : Les gènes du sans gêne !
Par Mohamed Abdoun
Il était écrit que le Maroc, qui entretient et nourrit des relations secrètes avec l’entité sioniste depuis pas mal de décades, allait finir par laisser tomber son loup. Le loup, en effet, se trouvait depuis toujours dans la bergerie arabe. Les services de renseignement marocains doivent leurs équipements de pointe et leur organisation au Mossad.
Et c’est la vile trahison de Hassan II qui a permis à Tsahal de vaincre les armées arabes alliées durant la tristement guerre des six jours. C’est encore le Mossad qui a aidé à interpeller en France l’opposant Mehdi Benbarka, torturé à mort par Oufkir, avant que les barbouzes sionistes ne se chargent de faire disparaitre sa dépouille. L’actuelle normalisation était somme toute incontournable.
Certes, « La Patrie News » s’en était fait l’écho maintes fois, allant jusqu’à révéler des détails du deal sordide conclu secrètement par Mohamed VI : officialiser son abandon permanent de la cause palestinienne contre la reconnaissance par Washington de ses « provinces du sud.
Retord comme pas un, Mohamed VI, « commandeur des croyants » et président en exercice de la fondation Al-Qods, n’est pas allé se terrer au fin-fond d’une sombre et sordide caverne. Non. Le roi marocain a eu l’outrecuidance d’appeler le président de l’Autorité palestinienne après le premier Tweet de Donald Trump.
Un traitre est ainsi fait qu’il peut soutenir n’importe quel regard, et claironner qu’il fait nuit en plein jour. Au reste, là n’est même plus le débat. Deux approches majeures se disputent la vedette en effet depuis le tweet incendiaire de Trump.
S’il a brusquement accéléré la cadence, mettant dans l’embarras son obligé Mohamed VI, au risque de faire échouer son entreprise, est-ce parce qu’il a cherché à piéger ce dernier en lui forçant la main pour faire ce pas fatal et irrémédiable sans rien obtenir en échange ? Rien n’est moins sûr.
La vice-présidente de Joe Biden s’est par exemple empressée de de se démarquer des choix pro-sionistes de Trump en martelant que Washington restera attachée à la charte des Nations-Unies et, donc, au droit du peuple sahraoui à décider librement et souverainement de son destin via l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Toujours est-il que, quelle que soit la réponse à cette lancinante question, elle se trouve entre les mains du peuple sahraoui lui-même. Aucune puissance au monde ne peut faire abdiquer un peuple qui se bat pour ses droits, et qui refuse le joug du colonialisme. L’Algérie en sait quelque chose. Tous les pays africains aussi…
M.A
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