Les cacaoculteurs emploient plus de 1,5 million d’enfants
L’industrie du chocolat, dont le poids est estimé à 100 milliards de dollars, n’a pas réussi au cours des vingt dernières années à éliminer le travail des enfants de la culture du cacao en Afrique de l’Ouest. Plutôt que de garantir un revenu vital aux cacaoculteurs, elle a investi dans des mesures de relations publiques.
Un rapport du secteur montre que plus de 1,5 million d’enfants travaillent encore dans des conditions déplorables pour produire notre chocolat. Un rapport effarent du Centre national de recherche d’opinion publique de l’Université de Chicago (NORC) fait état d’un échec criant de l’industrie du chocolat : 1,5 million d’enfants travaillent toujours dans des conditions abusives dans les plantations de cacao; ce qui représente près d’un enfant sur deux dans les familles agricoles des régions productrices de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana.
Quelque 95 % d’entre eux effectuent des tâches figurant parmi les pires formes de travail des enfants (telles que la pulvérisation de pesticides ou la récolte à la machette). Au cours des dix dernières années, ces pratiques ont augmenté de 13% malgré les nombreuses promesses de l’industrie.
Diverses entreprises, dont Nestlé et la multinationale zurichoise Barry Callebaut, ont notamment signé dès 2001 le protocole Harkin-Engel, par lequel elles s’engageaient à prendre des mesures pour éliminer le travail des enfants avant 2005. Le délai a d’abord été repoussé à 2008, puis à 2010, et enfin à 2020, et l’objectif a été réduit de 70%.
Par Rabah Kourougli