Le professeur Carlos Ruiz Miguel lève le voile sur les manigances du Makhzen en Amérique Latine
Le Roi, le chèque et l’échec
Décidément, il y a quelque chose de pourri dans ces royaumes finissants et ces roitelets en mal d’allégeance. C’est un peu comme ces ours mal léchés ou ces esclaves mal affranchis qui ont peur de leur ombre. Notre ami le roi du Maroc, Mohamed VI utilise tous les subterfuges pour allier à sa cause, non pas les Etats hésitants (car face à la cause du peuple sahraoui, l’hésitation n’est pas permise au vu de la justesse du combat et de la position internationale à ce sujet) mais les Etats qui monnaient leur engagements pour en faire un soutien de type donnant-donnant, au mépris des règlements internationaux qui ont déjà tranché à ce sujet.
Intitulé «Le Royaume du Maroc : la politique du chèque contre la République sahraouie en Amérique latine et les Caraïbes», le livre traite tous les aspects politiques et juridiques du conflit au Sahara occidental. L’ouvrage met l’accent notamment sur la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, où le Maroc affiche «un activisme débridé afin d’amener les gouvernements de la région à se soustraire de tout rapprochement, reconnaissance ou coopération avec la République arabe sahraouie démocratique ou le Front Polisario, en recourant à des pratiques plus que discutables». Dans la première partie de l’ouvrage, le professeur espagnol Carlos Ruiz Miguel souligne une particularité du conflit du Sahara occidental qui réside dans le contraste entre le «droit» et la «politique» : d’un côté, l’existence de décisions juridiques internationales définitives dont la mise en œuvre résoudrait immédiatement et simplement le conflit et de l’autre côté, le blocage exercé par les puissances ayant le droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Cette tension permanente entre le «droit» et les «considérations politiques» se manifeste par la volonté d’occulter et d’ignorer le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental d’une part, et les manœuvres destinées à remettre en cause la reconnaissance internationale de la Rasd d’autre part. D’où les tentatives marocaines pour encourager les États de la région à geler ou à retirer leur reconnaissance de la Rasd. Sur cette question de gel ou de retrait de reconnaissance, l’auteur de la contribution est catégorique. «La reconnaissance d’un État signifie simplement que celui qui le reconnaît accepte la personnalité de l’autre avec tous les droits et devoirs déterminés par le droit international. La reconnaissance est inconditionnelle et irrévocable». Ce qui signifie, pour lui, que «l’annulation ou le gel de la reconnaissance de la Rasd est une décision illégale et contraire à la Convention des droits et devoirs des États signée à Montevideo en 1933». La dernière partie du livre pointe la politique marocaine d’achat de soutiens qui «emploie tous les mécanismes pour tromper les États concernés sur la réalité du conflit au Sahara occidental». Dans ses efforts de rallier des soutiens dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, le Maroc se présente toujours comme un pays intéressé par l’investissement dans un secteur donné de l’économie ou offrant des investissements fictifs qui ne seront jamais réalisés pour essayer de délégitimer la Rasd.
Ferhat Zafane
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