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Kamel Beniaiche journaliste et spécialiste des massacres du 8 mai 1945
« La décision du Président est historique et courageuse »
La commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’assemblée populaire nationale, a examiné, discuté et enrichi, mardi 16 juin courant, le projet de loi visant à instituer le 8 mai, journée nationale de la mémoire.
La commission réunit sous la présidence de Mme Souad Lakhdari, présidente de la commission a soumis le projet initié par Abdelmadjid Tebboune, Président de la République à une étude approfondie.
La présence d’Abdelmadjid Chikhi, conseiller auprès de la Présidence, chargé des archives et de la mémoire, de Kamel Beniaiche -journaliste et auteur de l’ouvrage « Massacres du 8 mai 1945 – Sétif-la fosse commune » et de deux représentants de la fondation du 8 mai1945, a donné une autre dimension à la réunion marquée par des échanges fructueux et instructif, à la fois.
Se présentant sans casquette politique, les députés n’ont pas lésiné. Les différents articles du projet ont été étudiés et longuement discutés par les présents.
A l’écoute, les représentants du peuple, ont été attentifs aux observations et suggestions des experts et des membres de la société civile : « Le fleuve de sang de mai 1945 est un autre épisode dramatique de l’histoire contemporaine du peuple algérien ayant payé un lourd tribut pour arracher son indépendance.
En instituant le 8 mai comme journée nationale de la mémoire, le Président de la République apporte une grande pierre à l’édifice de la « transmission de la mémoire » souligne Abdelmadjid Chikhi exhortant, les députés les citoyens, les intellectuels, le monde associatif, ainsi que les institutions à soutenir le projet visant non seulement à rendre hommage à nos martyrs- victimes de la barbarie coloniale mais à permettre à la jeune génération d’être fière de son passé duquel, elle s’inspire pour bâtir un avenir radieux. Pour Kamel Beniaiche- désormais spécialiste des massacres du 8 mai 1945 faisant actuellement l’objet d’un deuxième ouvrage-appuyé et documenté par des informations et archives inédites, la décision du Président Tebboune est à la fois historique et courageuse. « Elle fera date » dit par ailleurs notre confrère sillonnant depuis plus de 15 longues années les contrées du pays profond à la recherche des témoins et derniers rescapés d’une plaie n’ayant pas divulgué tous ses secrets : « En instaurant le 8 mai, journée nationale de la mémoire, le Président de la République fait de la question mémorielle, un des axes prioritaires de son mandat. Coïncidant avec les massacres du mardi noir, le choix du 8 mai n’est pas fortuit.
Par la volonté du Président de la République, l’histoire et la mémoire vont de nouveau s’inviter dans le débat politique et les relations franco-algériennes. Afin de régler une bonne fois pour toutes, la question de la mémoire partie intégrante de la souveraineté, le Président descelle l’épineux dossier, mis en veilleuse des décennies durant.
Faisant fi du « courroux » des porteurs de la mémoire coloniales, des néocolonialistes et des nostalgiques de l’Algérie-française ne ratant aucune occasion pour dénigrer l’Algérie en marche, le Président Tebboune remet les pendules à l’heure» Révèle le chercheur. Et de renchérir : « La démarche du Président est à mon sens un sursaut des mémoires ressuscitant les victimes de la résistance populaire, des déportés en Nouvelle Calédonie, des victimes du 14 juillet 1953, du 11 décembre 1960, du 17 octobre 1961, des disparus et des martyrs de la guerre de libération nationale.
La décision du Président est un gigantesque projet visant à perpétuer les sacrifices des meilleurs enfants de ce grand peuple d’Algérie. La mémoire devient désormais un support pédagogique de premier plan.
Le souvenir de nos martyrs restera vivace dans la mémoire collective des différentes générations » conclut le chercheur pour lequel l’institution de la journée de la mémoire, un fait historique de premier plan ….
ouvre à mon sens, la voie