Jamais autant dévastatrice
La gabegie de l’ex oligarchie politico-financière ayant été plus dévastatrice des ressources et des biens de la collectivité nationale que tout autre catastrophe vécue par le pays depuis l’indépendance.
Une évidence qui se confirme de jour en jour avec les chiffres énoncés lors des différents procès tenus contre les tenants et les larbins de cette kleptocratie sans scrupules.
Dans ce cadre, n’en déplaise aux trublions fourbes et de mauvaise foi et aux pseudo-analystes alarmistes, l’Algérie ne risque pas de pâtir aussi fortement des effets de la pandémie de coronavirus et même de la chute épisodique des cours des hydrocarbures pour peu que les différentes dynamiques enclenchées aussi bien par les pouvoirs publics que par des franges importantes de la société civile, face à la pandémie, conjuguent de manière harmonieuse leurs efforts et les inscrivent dans la symbiose tant mise en œuvre par la population et le pays durant les dures moments traversés par le passé.
La prétendue vulnérabilité de l’économie nationale en raison de la grave négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière, peut être facilement transformée en atout à la lumière de ce qui a été annoncé précédemment, et donc du véritable sursaut populaire en matière d’innovation, de créativité, de conjugaison des efforts et des fabuleux élans de solidarité enregistrés partout dans le pays face à la pandémie du covid 19, à lequel il faut ajouter le soutien et l’engagement de l’importante diaspora algérienne disséminée partout dans le monde, et surtout son élite scientifique et technique.
Cependant, il est impératif de bannir définitivement les mauvaises pratiques inculquées pendant la période de l’aisance financière, à l’exemple du gaspillage et de l’esprit de nonchalance et de surconsommation sans omettre la corruption et la dissipation des ressources notamment financières.
Le véritable esprit d’entreprise, moteur de l’économie de marché, n’est pas la prédation des ressources publiques, les passe-droits, le favoritisme, la partialité, la ségrégation, la dépravation des relations économiques, la prééminence de l’informel, l’évasion fiscale, ou le dumping social. Les Algériens auront à surmonter les 20 années de clientélisme, népotisme et corruption du règne de l’oligarchie politico-financière prédatrice des ressources du pays.
La symbiose accouplée aux solutions connues comme diversifier l’économie, réduire la part du pétrole dans le PIB, développer l’attractivité du pays, notamment en matière d’investissements directs étrangers multiples et de tourisme, ou le « dépouillement » du budget des dépenses non essentielles, peuvent constituer des voies de sortie de crise et surmonter les difficultés nées de l’impact de la pandémie et de la chute brutale des prix des hydrocarbures.
Sans oublier que la mise en œuvre des engagements électoraux du président Tebboune, notamment ceux liés aux réformes politiques, économiques et sociales, comme l’ancrage de la démocratie, avec la nouvelle constitution, le nouveau code électoral, des élections libres et honnêtes, le renouveau de la classe politique, le renouveau du mouvement associatif et des représentants de la société civile, avec l’émergence d’un militantisme politique nouveau, crédible, dépouillé des anciennes pratiques, allant au devant de la population pour expliquer et convaincre, et surtout barrer la route aux résidus de l’ex oligarchie criminelle qui veulent se recycler ou de se refaire une nouvelle virginité politique et sociale.
Et, à ce titre, la vigilance des citoyens qui se sont élevés contre le 5ème mandat, contre la prédation et toutes les autres dérives, doit être sans failles notamment lors des prochaines élections législatives. Car cette mise en œuvre est déjà en cours, elle constitue également l’atout maître contre les difficultés économiques passagères traversées par le pays.
Une traversée certes ardue et laborieuse mais surmontable du fait de l’incontournable capacité de résilience des Algériens, car le pays accédera à une nouvelle ère, la deuxième république avec une révision de la constitution qui fixe enfin un terme à l’hégémonie d’un homme et au monolithisme politique du pouvoir. Une capacité de résilience allant en se renforçant avec une cohésion sociale de plus en plus raffermie par suite de la mise à bas de l’oligarchie politico-financière et de ses relais.
Une oligarchie désormais comptable de ses crimes et de ses méfaits devant la justice du pays. En résumé, l’Algérie dispose dans ses propres entrailles de toutes les capacités requises pour réussir ce nouveau passage de gué, il en est désormais ainsi dans la vie des pays sur un globe devenu un village planétaire, pour garder sa place dans le concert des nations.
C’est aussi l’occasion d’une grande introspection pour rompre définitivement avec le trio infécond et destructeur de la richesse nationale, accaparement du pouvoir, corruption et ripaille.
Yasmina Houmad