Quelle est l’origine des deux énormes explosions ayant ravagé le port de Beyrouth le 4 août, faisant trembler tous les bâtiments de la capitale libanaise, tuant plus de 177 personnes et en blessant 6.000 autres ? C’est une des questions que se posaient, non seulement les Libanais, mais aussi le monde entier. Moins de 15 jours après, l’enquête préliminaire sur ces explosions a révélé « une grave négligence » et « aucun signe d’attaque » aérienne ou de missile, a rapporté ce dimanche 16 août, la chaîne locale LBCI.
L’enquête n’a cependant pas déterminé si les explosions avaient été intentionnelles ou non, selon la même source, soulignant toutefois la grave négligence qui règne dans les entrepôts du port de Beyrouth avec la présence de 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium, 24 tonnes de feux d’artifice, du kérosène, du méthylène et du nitrogène.
Des sources ont indiqué à LBCI que le nitrate d’ammonium seul ne présente pas de tels risques mais que c’est la présence d’autres produits chimiques qui a donné lieu à cette catastrophe.
L’enquête a également montré que trois employés avaient effectué des travaux de soudure sur un hangar et ont quitté les lieux après 17 heures, environ une heure avant les explosions.
Le procureur général du Liban, Ghassan El-Khoury, a ordonné plus tôt ce mois-ci l’arrestation de trois hauts responsables du port de Beyrouth pour n’avoir pas déplacé le nitrate d’ammonium ni respecté les conditions réglementaires de stockage de produits chimiques. Les responsables arrêtés sont le directeur général des douanes, l’ancien directeur des douanes et le directeur général du port de Beyrouth. Les pertes estimées par le gouverneur de Beyrouth s’élèvent à plus de 10 milliards de dollars.