Exclusif: Mohamed Yeslem Beissat à la Patrie News : « Rien ne sera plus comme avant ! »
« Ceux qui se disent que notre combat est conjoncturel, juste le temps que les choses reprennent leur cours normal à Guerguerat, se font des illusions ». C’est en ces termes qua répliqué ce samedi matin, Mohamed Yeslem Beissat ambassadeur de la RASD en Afrique du Sud, dans une déclaration à la Patrie News, réagissant ainsi à l’agression marocaine contre des civils sahraouis dans la zone-tampon d’El Guerguerat.
« Bien au contraire : Nous ne reculerons devant rien, et ce jusqu’au recouvrement de la souveraineté sur l’ensemble des territoires sahraouis », a ajouté le diplomate.
Rappelant que le déploiement de l’armée marocaine dans la région, est une violation est une violation du cessez-le-feu, des règles du droit international et des résolutions onusiennes, notamment celles du Conseil de sécurité, Mohamed Yeslem Beissat joint au téléphone est catégorique : « A Guerguerat, il y’ avait un avant, et il va y avoir un après ».
« C’est état des faits imposé notamment par l’intransigeance du Maroc à violer toutes les résolutions onusiennes en faveur de l’autodétermination des Sahraouis, mais, et surtout par l’immobilisme des Nations Unies. Le Maroc est l’auteur de l’agression dans la brèche illégale dans la région d’El Guerguerat et doit assumer la responsabilité de la violation du droit international », a-t-il tonné déplorant le fait que le Maroc jouit toujours de la complicité d’un membre permanent du conseil de sécurité.
« Outres toutes les résolutions onusiennes bloquées à cause du Véto imposé par la France, l’intervention du 13 novembre des militaires marocains au Sahara Occidental, intervient quelques jours seulement après la visite au royaume, du ministre français, des Affaires étrangères », a rappelé notre interlocuteur.
« La position honteuse de la France vis-à-vis de la question sahraouie n’est une secret pour personne », a regretté l’Ambassadeur de la RASD en Afrique du Sud.
Il a ce contexte relevé que la France avait été avertie des intentions du Roi quelques heures avant les faits.
Quid de l’ONU ?
« L’ONU en qui, nous n’avons plus confiance, a failli à ses obligations envers le peuple sahraoui », nous répond sèchement le diplomate.
Plus explicite, Mohamed Yeslem Beissat a noté que le Maroc avait fait part de ses intentions dans deux communiqués distincts, l’un de l’état-major de son armée, l’autre du département des AE.
« Cette déclaration de guerre avait été relayée, non seulement par des médias marocains, mais, et également par la presse étrangères sans que cela n’ait des échos de la part des Nations unies ainsi que sa mission qui n’existe que de son nom, sur place (La Minurso) », a soutenu le diplomate.
Nul besoin de rappeler que l’objectif principal et pour lequel la Minurso a été crée est celui, comme son nom l’indique est l’organisation d’un référendum au Sahara occidental et rien d’autre car l’ONU croyait pouvoir organiser ce référendum en février 1992.
Malheureusement la faiblesse des Nations unies, le manque d’intérêts vis-à-vis des souffrances des Sahraouis de par les grandes nations mais et surtout les manœuvres marocaines ont fait que la tenue de ce référendum soit retardé.
« 29 ans après le cessez-le-feu, les Sahraouis ont usé de tous les moyens juridiques et légales afin de se faire entendre. Hélas. On a été patients jusque-là, et notre patience a des limites. Sur le terrain, la MINURSO est un mécanisme onusien qui n’arrive toujours pas à organier ce référendum, ni encore moins protéger les populations des territoires occupés », a fustigé Mohamed Yeslem Beissat. « Un cessez-le-feu plus long qu’une guerre (1976-1991), c’est du jamais vu », a-t-il dit.
« Le Polisario n’a jamais été partisan de la guerre, mais comme nous l’avons toujours dit : L’indépendance nationale est notre seul objectif. Seul un état sahraoui libre, est la solution. Pour y parvenir, nous userons de tous les moyens possibles », a-t-il ajouté.
M.M.H.