En dépit des instructions du Premier ministre, Ferhat Aït Ali opère des changements en urgence : A qui cela profite-t-il ?
Ferhat Aït Ali, qui, du temps de l’ancien régime, n’avait de cesse de remettre en cause la gestion « archaïque du secteur industriel public », a-t-il fait mieux que ces prédécesseurs ? Assurément pas, diront les plus avertis.
Trop critique à l’égard d’anciens premiers responsables du secteur de l’Industrie dans notre pays, qui nécessite une véritable « révolution », M. Aït Ali, ne fait que dire.
Il s’est surtout distingué depuis qu’il a été porté à la tête du département de l’Industrie par ces « annonces » répétitives s’agissant de l’importation des véhicules de moins de trois ans, comme si c’était le seul « souci » de l’industrie nationale.
Non seulement cela. En cette fin d’année, Ferhat Aït Ali, peu convaincant, se rendant compte probablement être sur un siège éjectable, veut faire « le ménage ».
En effet, nous apprenons de sources sûres que l’actuel ministre de l’Industrie se dit « mécontent » de certains PDG de groupes industriels relevant de son département ministériel. C’est pourquoi, il a décidé des changements à leurs têtes, malgré « les bons résultats obtenus en dépit d’une conjoncture économique et sanitaire défavorables ».
« Les premiers responsables de ces entités sont connus et reconnus pour leurs compétences, dévouement et intégrité », fait remarquer un cadre syndical interrogé à ce propos. Ce dernier est allé même jusqu’à s’interroger sur la finalité de la chose, « Change-t-on une équipe qui gagne ? », a-t-il tonné.
Est-ce vraiment une urgence ? « En aucun cas », affirme encore notre source, d’autant que le ministre n’a « tenu aucune réunion avec ces mêmes responsables depuis qu’il a été nommé au poste de ministre ». Pis encore. Le ministre s’est de tout temps « montré méprisant à leur égard ».
« La décision de procéder aux changements à la tête de certains groupes industriels n’est justifiée ni dans le temps ni encore moins dans les faits » déplore notre source.
C’est dire que le ministre de l’Industrie nage « à contre-courant ».
Pourtant une instruction du Premier ministre datant du 16 novembre dernier, était claire à ce sujet.
Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait, en effet, instruit les ministres de son gouvernement de surseoir à toute proposition de nomination ou de mise en fin de fonction des cadres de leurs départements respectifs.
Cette décision, qui concerne également les cadres des entreprises publiques, court jusqu’à «nouvel ordre », selon la missive signée par Abdelaziz Djerad qui rappelle qu’il « accorde un intérêt particulier » à cette note. Ferhat Aït Ali, n’a-t-il pas eu vent de cette instruction ?
Il est également reproché au ministre de l’Industrie d’avoir nommé à des postes « trop sensibles », notamment en Conseil d’administration de certaines entreprises, des proches à lui, alors que nous croyions que ces pratiques étaient révolues.
En somme, Ferhat Aït Ali, qui s’est pourtant engagé à remettre l’industrie nationale sur rails lors de sa prise de fonctions, est trop loin des objectifs escomptés. Disons tout simplement qu’il a failli dans sa mission.
Pour ainsi dire, un véritable cri de détresse est lancé à l’adresse des hautes autorités du pays, afin de mettre un terme aux « politiques de bricolage », érigées en véritable « plan de travail » de certains de nos ministres, qui n’ont fait preuve d’aucune action incitative en dépit des instructions fermes du président de la République qui a pourtant fait de la relance économique une priorité « absolue ».
Le président Tebboune avait même rassuré les chefs d’entreprise créateurs de richesses et d’emplois, dans son premier discours à la Nation, lors la prestation de serment.
M.M.H