Elimination des zones d’ombres : «Un devoir constitutionnel», affirme Zeghmati
L’élimination des zones d’ombre constitue désormais «un devoir constitutionnel» à la faveur du projet d’amendement de la Constitution, a affirmé mardi à Aïn Defla, le ministre de la Justice, Gardes des Sceaux, Belkacem Zeghmati.
«L’article 17 du projet d’amendement de la Constitution fait référence à la nécessité d’éliminer les zones d’ombres à travers le pays, d’où l’avancée palpable entreprise au profit des populations de ces zones enclavées», a précisé M. Zeghmati au cours d’une rencontre avec la société civile abritée par la salle omnisports Abdelkader Hamdoud de la ville, rapporte l’APS.
Déplorant qu’en 2020, de vastes régions du pays manquent encore des commodités les plus élémentaires à une vie décente, il a regretté que le quotidien de la population y résidant «n’ait pas changé d’un iota depuis des lustres» en dépit du fait que des centaines de milliards de centimes aient été dépensés à l’endroit de ces contrées.
«La réhabilitation des zones d’ombre constitue l’une des priorités du président de la République», a-t-il rappelé, relevant que la désignation d’un conseiller y afférent atteste de l’intérêt porté à ce dossier par les hautes autorités du pays.
Selon lui, s’il reste une seule zone d’ombre dans le pays, cela veut dire que la mission inhérente à l’élimination de ces régions n’a pas été couronnée de succès, mettant l’accent sur le fait que «le soleil de l’Algérie doit briller sur tous, sans aucune discrimination».
Pour M. Zeghmati, le fait que ces régions aient été négligées de longues années durant atteste de l’indifférence des responsables locaux de l’époque, plus soucieux, selon lui, à «régler leurs affaires et à s’en mettre plein les poches».
Solidarité intercommunale
Il a noté que pour remédier à cette situation, le projet d’amendement de la Constitution stipule que dans le cadre de la solidarité intercommunale, les communes les plus aisées sur le plan financier ou disposant d’une pléthore de ressources peuvent venir en aide aux régions dont la situation socio-économique est rude.
Il a toutefois noté que le fait que la législation ait prévu des mesures spéciales au profit de ces régions en vue d’y assurer un meilleur équilibre socio-économique ne constitue pas un acte discriminatoire mais découle des exigences de la solidarité et de l’Etat social.Evoquant par ailleurs les terres agricoles extorquées sous divers prétextes, il n’a pas hésité à parler de véritable crime commis à l’adresse des générations futures.
«Les immenses terres agricoles du pays pouvaient nourrir l’Europe entière mais, hélas, elles ont été complètement défigurées sous le poids du béton rampant, hypothéquant la sécurité alimentaire du pays», s’est-il désolé.
Il a dans ce contexte relevé que le projet d’amendement de la Constitution impose aux responsables (ministres, wali) de veiller à la protection des terres agricoles, observant que l’avenir du pays réside dans l’agriculture.