El Guergarate : Les Sahraouis répliquent avec force
La patience a des limites. Face aux provocations répétées d’un Maroc qui occupe illégalement les territoires du Sahara Occidental depuis 1975, le Front Polisario, ne veut pas se laisser « intimider ».
Les Sahraouis, se sont en effet décidés de reprendre les choses en main à Guertguerat où les manifestants sahraouis, venus des cinq camps des réfugiés, mettent depuis prés d’une semaine déjà un camp pour poursuivre la fermeture de cette brèche illégale de Guerguerat afin, affirme le porte-parole du groupe de manifestants sahraouis, Limam Bachir, qui a remis un manifeste à la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) dès le début des manifestations, que le «monde puisse être témoin de la détermination des sahraouis à défendre leurs terres « et empêchera le pillage des ressources et produits sahraouis.
En effet, des centaines de camions chargés de poissons et de fruits passent chaque jour par le poste frontière vers diverses régions du continent africain.
Les camions traversent le Sahara occidental, la Mauritanie puis ils se rendent vers l’Afrique subsaharienne.
Les camions sont chargés dans la ville sahraouie de Dakhla puis ils se rendent dans la région d’El-Guerguerat pour traverser la frontière sahraouie-mauritanienne chargés de toutes sortes de poissons et de fruits et victuailles.
La zone de Guerguerate est pourtant, située en dehors du «mur de défense» érigé par le Maroc entre les territoires qu’il occupe au Sahara Occidental et ceux libérés par le Polisario et jouxtant les frontières mauritano-sahraouies, d’autant qu’elle revêt une importance stratégique et vitale pour l’économie marocaine, pour être le seul passage terrestre exploité actuellement par le Maroc.
En raison de la pandémie de COVID-19, le Maroc a du fermer ses frontières aériennes et la navigation maritime a grandement baissé.
Or, il focalise sur la brèche de Guerguerate pour poursuivre les opérations d’exportation vers l’Afrique en vue de financer son économie confrontée à une véritable crise à cause du recul considérable des revenus des exportations marocaines et l’effondrement de plusieurs secteurs de son économie tels que le tourisme et les transferts de la communauté marocaine établie à l’étranger.
Un deuxième Gdeim Izik à Guerguerat ?
Le Maroc qui a toujours fait fi de la législation internationale, ne s’en soucis guère. D’ailleurs, selon des médias, d’importants renforts militaires sont stationnés dans la région. Et sur place, les militaires des FAR, ne sont assurément pas en « excursion ». Une « alerte » qui intervient quelques jours seulement après le déplacement de l’Inspecteur général des Forces armées royales (marocaines), le Général de corps d’armée, Abdelfattah Louarak ainsi que de hauts gradés en Zone sud au niveau du dispositif de défense marocain (Mur de sécurité) en septembre dernier.
Confirmée par ses sites d’informations marocaine, cette visite « intervient » avaient-il mentionné, en « riposte à une horde de mercenaires du Polisario en provenance des camps de Tindouf et même plus avec d’autres groupes en provenance de Mauritanie qui se préparent simultanément à grossir les rangs des séparatistes au niveau de Guerguarat et y installer des tentes et imposer un sit-in ».
Hespress, par exemple, s’est autorisé ainsi d’écrire que « nos Forces armées royales sont en alerte et sont prêtes à passer à l’action et défendre notre Sahara marocain si les circonstances l’exigent ».
L’irréparable pourrait ainsi survenir à tout instant au vu et su des Nations unies qui n’ose faire bouger le petit doigt y compris, sa Mission, sur place, la Minurso. D’ailleurs, le président de la République arabe démocratique sahraouie démocratique (RASD), Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, affirmait dernièrement, ne pas écarter une réitération du scénario Gdeim Izik à Guerguerat, avertissant que «toute atteinte à un quelconque citoyen sahraoui reviendrait à un retour à la guerre».
Soulignant «l’unanimité du peuple sahraoui quant à l’impérative fermeture de ce passage», Brahim Ghali, a avertis que «tout atteinte à un quelconque citoyen sahraoui reviendrait à un retour à la guerre», le président Ghali a tenu à préciser : «nous ne souhaitons pas un retour à la case zéro et nous ne voulons pas l’effusion du sang, mais force est de constater malheureusement aujourd’hui, que le monde dans lequel nous vivons ne émeut que face à l’effusion du sang des innocents et je crains que le peuple sahraoui ne soit contraint à ça».
La président de la RASD a réaffirmé, à cette occasion, que «le peuple sahraoui demeure, plus que jamais, attaché à son unité et qu’aucune solution ne sera acceptée en dehors de l’autodétermination et l’indépendance».
Soutenant que «les générations montantes sont tout aussi déterminées que leur prédécesseurs, et même plus», il a affirmé que «les Sahraouis sont prêts à tomber au champ d’honneur pour le recouvrement de leurs droits».
A ce propos, le Secrétaire général du Front Polisario, unique et légitime représentant du peuple sahraoui, a appelé les Sahraouis «là où ils se trouvent à la résistance, car la victoire est proche, même si l’occupant marocain mise sur le temps», a-t-il ajouté. Autrement dit, les Sahraouis, pour arracher leur indépendance et exercer leur souveraineté sur tout le territoire de la RASD son « prêt » à tout. Le message est aussi clair que précis. Le Maroc le sait bien. L’Histoire en témoigne.