Discours d’Emmanuel contre le séparatisme : l’islamisme diabolisé
Alors que les conseillers et rédacteurs de l’Elysée insistent sur le pluriel du mot ‘séparatisme’ contenu dans le plan de lutte d’Emmanuel Macron ‘contre ceux qui veulent se séparer de la république’, le président français a, lors de son discours de présentation de son plan, employé l’expression ‘séparatisme islamiste’ lorsqu’il a affirmé que « ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste ».
D’ailleurs, le plan de Macron pour lutter contre les séparatismes avait été annoncé et reporté pendant plusieurs semaines et ce n’est qu’après l’attaque au hachoir perpétrée par un pakistanais le vendredi 26 septembre passée près des locaux de Charlie Hebdo, que le discours du président concernant ce plan a été programmée pour le 2 octobre (un vendredi aussi).
Au cours de son discours, le président français a fait l’éloge de la laïcité qu’il a qualifiée de ‘ciment de la France unie’ alors qu’il affirme que ‘le problème, c’est le séparatisme islamiste’. Les attaques d’Emmanuel Macron contre l’Islam sont claires puisqu’il continue son discours en disant qu’il (l’Islam) se caractérise par des écarts répétés avec les valeurs de la République, ‘qui se traduit souvent par la constitution d’une contre-société dont les manifestations seraient la déscolarisation des enfants, le développement de pratiques sportives et culturelles communautarisées qui sont le prétexte à l’enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la république’, ajoute-t-il.
Et la laïcité, qu’en faites-vous ?
« Le problème, ce n’est pas la laïcité. Je l’ai plusieurs fois rappelé, la laïcité en République française, c’est la liberté de croire ou de ne pas croire, la possibilité d’exercer son culte à partir du moment où l’ordre public est assuré.
La laïcité, c’est la neutralité de l’État et en aucun cas l’effacement des religions dans la société dans l’espace public ».
Ce qui se trouve en-dessus est une partie, c’est même le début du discours du président français Emmanuel Macron dans lequel il rappelle que la laïcité c’est la liberté de croire ou de ne pas croire, d’exercer son culte du moment que l’ordre public est assuré puis, il refuse que les musulmans développent des pratiques sportives et culturelles communautarisées ‘musulmanes’. En quoi ces pratiques n’assurent-elles pas l’ordre public ? La question reste posée.
Dans un pays qui prône la liberté de culte, le président annonce dans son discours que 212 débits de boissons ( ??) ont été fermés, 15 lieux de culte, 4 écoles et 13 établissements associatifs et culturels ont été fermés, des centaines de contrôles réalisés et des millions d’Euros saisis. Monsieur le président parle-t-il de bandes criminelles qui ont été démantelées ? C’est ce qui se fait à travers tous les pays du monde. Mais s’il parle de lieux tenus par des musulmans dont le seul tort est celui d’être musulmans, la liberté de culte en prend un sacré coup !
Pour lutter contre ces ‘dérives’, le président français entend ‘Agir dans les associations’ en élargissant les motifs de leur dissolution, les subventions seront conditionnées au respect des lois de la république ou seront remboursées. Il compte aussi ‘Agir à l’école’ en obligeant les parents à scolariser leurs rejetons dans les écoles françaises qui leur apprennent des principes contraires à leur croyance, et ce à partir de 2021 pour tous à compter de l’âge de 3 ans, un âge où l’enfant a encore besoin de sa famille et où il est facile de lui inculquer tout ce que nous voulons. En plus, il sera mis fin aux enseignements de Langues et cultures d’origine.
Outre ces mesures draconiennes que compte prendre Macron pour lutter contre … l’Islam, il sera mis fin au système des imams détachés, des dispositifs anti-push ( ?) seront créés et promouvoir, en France, une génération d’imams et d’intellectuels qui défendent un islam pleinement compatible avec les valeurs de la république.
La République en actes
Enfin le président français annonce de nouvelles décisions pour l’automne (nous sommes en automne pourtant) qui seront déclinées dans chaque département par les préfets et qui viseront une ambition, dit-il : « la République en actes ! ».
Tahar Mansour