Discours de Tebboune à la Nation : un signal très fort
A moins d’être d’une mauvaise foi avérée, tout le monde aura compris que les décisions annoncées par le président Tebboune lors de son discours à la Nation du 18 février courant revêtent une importance capitale pour la stabilité du pays et pour la remise en marche du processus démocratique tel que voulu par la société algérienne.
Il y a déjà le choix fort symbolique de la date du 18 février, journée nationale du Chahid, pour réitérer l’attachement aux valeurs de novembre 54et valoriser le sacrifice de nos chouhada, ensuite l’approche de celle du 22 février, 2ème anniversaire d’un soulèvement salutaire du peuple algérien contre la gabegie et l’outrecuidance de certaines parties qui se croyaient intouchables.
Il y a ensuite la présence physique et réelle du chef de l’Etat qui parle une langue que tout le monde comprend, qui parle aussi des problèmes réels que vit le peuple dans son ensemble, qui s’adresse à ses semblables et non à ses sujets. Certains affirment qu’Abdelmadjid Tebboune a joué de malchance depuis son élection en héritant d’un Etat déliquescent au bord de l’implosion sociale et du gouffre économique, ensuite une pandémie qui aplati les maigres ressources qui restaient et, en plus, sa maladie qui l’a éloigné du pays durant plusieurs mois.
Bien sûr, les sangsues qui étaient à l’affût n’ont pas manqué d’affûter leurs armes et ils ont vite fait d’éroder le début de confiance que le président et son staff ont eu du mal à atteindre, en sabotant le travail déjà réalisé ou en bloquant les décisions qui auraient pu remettre la machine économique algérienne en marche.
Heureusement que tout a une fin et que le président est retourné à son pays et à son peuple.
Outre le fait de s’être adressé aux algériens en choisissant ce timing très éloquent, les décisions annoncées vont toutes dans la direction de satisfaire les revendications du Hirak et de la majorité des algériens soucieux de préserver la stabilité, la sécurité et l’indépendance économique et politique de l’Algérie.
Parmi ces décisions, il y a lieu de noter que la grâce présidentielle qui a touché un nombre très important d’algériens (près de 90) poursuivis pour des faits liés au Hirak apaisera les esprits et donnera une preuve supplémentaire de la volonté du président de répondre aux doléances des citoyens.
Cette décision impulsera aussi une nouvelle dynamique à tous les chantiers lancés par le président Tebboune car elle aura mis à nu les arguments fallacieux présentés par ceux qui refusent à l’Algérie de se libérer du joug des multinationales qui ont si longtemps pillé ses richesses au détriment du peuple à qui on ne jetait que des miettes. C’est en mettant fin à toutes les incompréhensions entre l’Etat et le peuple que la machine sera dégrippée et redémarrera plus puissante encore.
La dissolution de l’APN, vilipendée, à juste titre d’ailleurs, par tout le monde et l’organisation d’élections législatives anticipées est une autre décision salvatrice, d’autant plus qu’elle interviendra sous l’aune d’une nouvelle législation garantissant la transparence, l’égalité des chances et le bannissement du financement occulte des campagnes électorales débouchant sur des élections tronquées à l’avance.
Quant au remaniement du gouvernement qui devrait intervenir dans les prochaines heures, il est très attendu par l’ensemble de la population qui n’a plus la force d’attendre ni d’espérer avec une équipe qui a brillé par son absence de la scène nationale et le blocage de toutes les décisions susceptibles d’améliorer les conditions de vie des citoyens.
Il y avait des ministres qui ont rempli leurs missions de manière plus que satisfaisante, mais d’autres ont lamentablement échoué, ne se contentant d’ailleurs pas seulement d’échouer mais ils ont plutôt participé à créer le chaos et à désintéresser les forces vives de la Nation pour tout acte positif.
Quant aux autres décisions, elles viendront consolider le champ législatif en offrant plus de liberté et de garanties à tous les citoyens, quels qu’ils soient, qui seront égaux devant les chances, devant la loi, sans exclusive, dans un Etat fort qu’ils contribueront à édifier.
Tahar Mansour