Conseil des ministres : les instructions du président Tebboune
Le président Tebboune a donné dimanche, des instructions claires aux différents ministres ayant présenté des exposés en rapport avec l’odre du jour du Conseil. Ainsi, s’agissant des incidences économiques et sociales causées par la crise sanitaire, il a fait observer que « la sphère économique était dans l’attente de facilitations de l’action entrepreneuriale et d’accompagnement dans le dépassement des effets induits par la stagnation actuelle comme conséquence de la crise sanitaire », selon le communiqué du Conseil. A cet effet, le président Tebboune a instruit le Premier ministre de « prendre, avec un effet immédiat, les mesures suivantes », à savoir « le gel du paiement des charges financières et des obligations fiscales et parafiscales dues par les opérateurs économiques pour la période correspondant à la période de confinement ». Il a également, décidé qu’aucune sanction ou paiement de pénalités ne sera exigé de ces opérateurs durant cette période », et que « les ministres concernés sont chargés d’instruire les banques, l’administration des impôts et l’administration relevant du ministère du travail de cette décision ». Le chef de l’Etat a ordonné « une évaluation rigoureuse des préjudices subis et des manques à gagner enregistrés par les opérateurs économiques, en particulier en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises et les petits métiers », ajoutant que « cette évaluation devra s’effectuer dans un cadre transparent et éviter les fausses déclarations » et qu’une allocation d’une aide financière destinée aux petits métiers (taxieurs, coiffeurs, etc.) d’une valeur de 30.000 Dinars, pendant une période de 3 mois, sur la base d’une évaluation rigoureuse de la situation de chaque corporation pendant les 4 derniers mois ». Le chef de l’Etat a à cet égard, instruit le ministre des Finances de « prendre une note destinée au secteur bancaire pour s’assurer de la mise en œuvre des mesures préventives de facilitation de financements déjà prises au niveau de la Banque centrale ». Concernant le secteur de la Justice, il a insisté sur « la rigueur et la fermeté avec lesquelles doivent être appréhendées les actes criminels touchant les personnels du secteur de la santé », et a ordonné qu’une « attention particulière soit accordée aux besoins d’indemnisations dans les cas de dégradations des biens publics ». Dans ce cadre, il a également instruit le ministre de la justice d’ «intégrer dans le dispositif juridique à mettre en place les cas d’actes criminels entrepris sur instigation d’autrui », souligné qu’ « Il a été observé que nombre de ces actes sont réalisés sur la base d’incitations financières émanant de milieux occultes totalement étrangers aux valeurs du peuple algérien et à celles qui guident l’action vaillante du corps médical ». A propos du secteur de l’Industrie, le président Tebboune a ordonné « l’adoption des décrets concernant les cahiers des charges relatifs au montage de produits électroménagers, au montage de véhicules, à l’importation de véhicules neufs et à l’acquisition de chaînes et d’équipements rénovées ». Il a signalé cependant, « le besoin de stabilité à donner au dispositif légal à mettre en place, comme décidé précédemment, en lui conférant une durée de vie d’au moins 10 ans ». IL a précisé que « tout texte règlementaire à ce sujet doit être étudié sérieusement en veillant à ce que ses dispositions ne soient pas liées à des considérations de conjoncture ou à des intérêts particuliers ». Sur les acquisitions d’usines usagées, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de « veiller à s’entourer d’un certain nombre de garanties », notamment, que « l’outil de production acheté doit être viable, acquis produit en main, et n’ayant pas servi plus de cinq (05) ans au jour de son acquisition », qu’il « doit être capable de contribuer à la production de valeur ajoutée et à concourir à la création d’emplois, que toute opération dans ce cadre doit se faire après une étude approfondie a priori et qui soit réalisée avec des bureaux d’études et de compagnies d’assurances connues, sans perdre de vue le besoin d’expertise de pays tiers et qu’il convient aussi de prendre la décision de rendre, d’une manière ou d’une autre, l’outil de production importé incessible pendant une durée qui soit au minimum de cinq années », selon le communiqué. S’agissant de l’importation de véhicules neufs, « le processus doit se faire au niveau national, il sera le fait d’opérateurs nationaux et inclure un réseau national efficient et professionnel de service après-vente », a-t-il dit. Pour ce qui est du montage de véhicules, « le processus doit démarrer avec un taux d’intégration de 30% au minimum », a souligné le président Tebboune, ajoutant que « l’objectif, in fine, étant de parvenir à créer un process complet, avec au bout, une industrie mécanique véritable ». Concernant le 5ème texte relatif à la sous-traitance industrielle, il a décidé de programmer son examen lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres. Sur l’Agriculture et du Développement rural, le président Tebboune a commencé par « saluer les agriculteurs qui ont accompli un travail colossal dans une conjoncture particulièrement adverse en assurant l’approvisionnement du marché en produits agricoles en abondance et à des niveaux de prix acceptables ». Il a souligné cependant, « la nécessité de sortir du système des cycles de production irréguliers et ordonné que soit finalisé, à brève échéance, le programme de réalisation des aires de stockage de produits agricoles pour permettre la nécessaire régulation du marché ». Le communiqué a indiqué qu’une « instruction particulière » a été donnée au ministre de l’Agriculture « pour que soit encouragée l’installation d’usines de transformation des produits agricoles dans les zones de production ». Par ailleurs, le chef de l’Etat a ordonné au Premier ministre de « prendre les dispositions, avec le ministre de l’Enseignement supérieur, pour que soit mis en place, en extrême urgence, au niveau d’une université du Sud, un institut spécialisé dans l’agriculture saharienne, en faisant appel, au besoin, à la coopération internationale avec les partenaires étrangers qui ont acquis une expérience avérée dans le domaine ». S’agissant du programme présenté à cette occasion, le président de la République a tenu à faire part de sa « satisfaction quant à la prise en charge de l’ensemble des programmes envisagés, non sans insister sur le besoin indispensable de l’augmentation de la production, synonyme de sécurité alimentaire et d’allégement de la facture d’importation ». La mise en œuvre du programme présenté « doit passer nécessairement par une réorganisation adéquate des structures du Ministère de l’Agriculture, aussi bien au plan national, régional que local. Celle-ci passe aussi par la création d’offices et de structures qui permette une synergie avec les agriculteurs », a-t-on souligné. « Parmi les pistes sur lesquelles l’action doit être orientée, doivent être inscrit comme une priorité les oléagineux, le maïs, les produits sucriers, de même que des filières particulières comme l’apiculture sans oublier le secteur de ’élevage et son pendant de production laitière », a-t-on ajouté. Le ministre de l’Agriculture a ainsi été instruit de « présenter, dans un délai d’un mois, un point de situation sur les programmes concernant l’ensemble de ces filières, en procédant à un ciblage approprié des zones de production dans les régions du Sud », selon le communiqué.
Ad. M.