Colonisation : le rapport de Bejamin Stora déplaît fortement aux harkis
Le comité de liaison de harkis (CNLH) a réagi, samedi 23 janvier, aux conclusions du rapport de l’historien Benjamin Stora sur la colonisation de l’Algérie, remis mercredi dernier au président français, Emmanuel Macron.
Le CNLH a accusé l’historien de « minimalisme ». « L’historien minimaliste s’est abstenu de tout débat ou avis contradictoire, pourtant nécessaire en démocratie », a dénoncé un communiqué cité par l’AFP.
L’une des propositions critiquées par les harkis, celle préconisant de « faciliter leurs déplacements entre l’Algérie ». « Les personnes qui restent sont dans leur lit de mort ou sont âgées », a déclaré Mohamed Badi du CNLH à l’AFP. « Quant aux enfants, les jeunes, quand ils y vont, ils sont mal accueillis », a-t-il accusé.
Dans son communiqué, le CNLH exige que la France officielle reconnaisse « sa responsabilité, sa faute dans le désarmement, l’abandon et le massacre des harkis, après les accords d’Évian et le cessez-le-feu du 19 mars 1962».
Le CNLH exige également une reconnaissance « pour la réclusion arbitraire des rescapés dans des camps et autres lieux de relégation indignes, sans jugement et pour une durée indéterminée, dès leur arrivée en France ».
« Cet effroyable drame humain et national ne saurait être occulté, c’est le sens de notre combat pour qu’enfin une page se tourne et que le travail mémoriel des deux côtés de la Méditerranée commence, en vue de la réconciliation des peuples, dans l’intérêt des générations présentes et futures », a pointé le communiqué.
Skander Boutaiba