Ceuta et Melilla : La ministre de la Défense espagnole remet les pendules à l’heure
Le Maroc qui revendique sa souveraineté sur le Sahara Occidental dont les statuts sont bien définis par les Nations unies, ainsi qu’une partie de la Mauritanie a-t-il l’audace et le courage d’en faire de même avec Ceuta et Melilla ? Assurément pas. Les tentatives du Maroc pour ce faire, sont vaines. Pis encore. Il suffit au Royaume seulement d’évoquer les deux enclaves, pour qu’il soit remis à sa place.
«Il n’y a pas de débat, il n’y a pas de question, Ceuta et Melilla sont entièrement espagnoles. Il n’y a aucun doute là-dessus. Elles sont autant espagnoles que Madrid et Ciudad Real ou n’importe quelle autre ville espagnole», a en effet répliqué la ministre de la Défense, espagnole, Marguita Robles, de s’exprimer sur le sujet dans une interview accordée à l’agence Europa Press, ce samedi 2 janvier.
Les têtes d’affiche de l’exécutif de Pedro Sanchez se relaient ainsi, pour condamner les déclarations de Saad-Eddine El Othmani sur la marocanité de Ceuta et Melilla comme le Sahara.
Mme Robles s’est dite, par ailleurs, opposée à l’ouverture de tout débat sur l’avenir des deux villes, ajoutant que le «gouvernement marocain connait la position» de l’Espagne.
Le 23 décembre, Carmen Calvo, la première vice-présidence du gouvernement, a indiqué à la presse qu’ «il n’y a pas de sujet, Ceuta et Melilla sont espagnoles. Le gouvernement marocain le sait parfaitement. Il n’y pas de sujet. Ceci, le gouvernement espagnol ne le discute pas et personne ne le discute dans ce pays».
Madrid demande des explications au Maroc sur Ceuta et Melilla
Dans des propos tenus récemment, à la chaîne égyptienne El Sharq, le chef du gouvernement marocain, a proposé d’ouvrir la question de la souveraineté sur ces territoires. «Ceuta et Melilla est une question qui doit s’ouvrir», a déclaré le Premier ministre, «elle reste en suspens depuis cinq ou six siècles, mais un jour elle pourrait s’ouvrir». La réaction espagnole, à ces propos, ne s’est pas trop faite attendre.
Saad-Eddine El Otmani, a été vite recadré. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a immédiatement convoqué l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich. «L’Espagne attend de tous ses partenaires le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de notre pays et elle a demandé (à l’ambassadrice) des explications sur les déclarations du Premier ministre marocain».
Vestiges des territoires africains espagnols
Les villes de Melilla et de Ceuta sont sous souveraineté espagnole depuis le XVIe et le XVIIe siècle respectivement. Elles sont les seuls vestiges des territoires africains anciennement contrôlés par l’Espagne.
La controverse survient à un moment délicat dans les relations entre les deux pays, en particulier sur la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, dont 80% des territoires sont occupés illégalement par le Maroc.
Le renouveau de tension entre les deux parties dans cette zone et la récente reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur ce territoire ont relancé les désaccords sur cette question entre Rabat et Madrid.
Le gouvernement espagnol demande pour sa part le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, qui considèrent le Sahara occidental comme «un territoire non autonome» et prévoient la tenue d’un référendum d’autodétermination.
M.M.H