Cause sahraouie : quand les journalistes algériens et sahraouis ne font qu’un
Tout comme la position officielle algérienne, claire et inchangée envers la question sahraouie, les journalistes algériens, eux aussi, tentent tant bien que mal de faire parvenir au monde entier « les souffrances « d’un peuple pris entre les griffes du colon marocain. Les expériences vécues avec des Sahraouis, les longs moments partagés avec ces derniers, que ce soit dans les territoires libérés ou dans les camps de réfugiés, nous ont enseigné que le soutien « de la presse algérienne a largement contribué, au moins, à alléger les maux ».
Dans le même contexte, le Comité des journalistes algériens solidaires de la lutte du peuple sahraoui a organisé jeudi une journée d’étude à Tindouf sur «le droit à l’expression des peuples en lutte pour l’indépendance: l’exemple du peuple sahraoui», à l’occasion de la Journée nationale de la presse. Les participants à cette rencontre étaient unanimes à réaffirmer l’impératif de coordonner les efforts de l’ensemble des journalistes algériens et sahraouis pour le droit à l’expression et que la question sahraouie pâtissait d’un «terrible blackout de la part de l’occupant marocain, et nécessite la création de nouveaux mécanismes de nature à freiner la machine propagandiste de l’occupant marocain dans la région».
Le coordinateur national du Comité des journalistes algériens, Mustapha Aït Mouhoub, a déclaré dans un message lu en son nom durant les travaux de cette rencontre, que le Comité se transformera en une organisation nationale durant les mois à venir.
«Déterminé à organiser davantage ses rangs au sein d’une organisation non gouvernementale, le Comité des journalistes algériens solidaires de la lutte du peuple sahraoui ouvrira de nouveaux ateliers, dont un portera le nom du front de publication», a affirmé M. Aït Mouhoub.
Il a évoqué le livre blanc sur les tortures, la répression, les disparitions forcées, l’homicide volontaire, les simulacres de procès, les victimes de mines et de bombardements et autres depuis 1975 à ce jour, un livre qui a mobilisé un nombre de journalistes de renommée en Algérie.
Le membre du Comité, Kefsi Ali a, quant à lui, précisé que les médias marocains sont «fortement alignés» à la partie marocaine, appelant à revoir la contribution de l’ensemble des militants sahraouis dans l’opération médiatique pour se dresser en rempart contre la propagande marocaine.
Egalement membre du Comité des journalistes algériens, Faouzi Ait Ali a plaidé pour l’impératif d’une mutation du citoyen sahraoui à un citoyen médiatique à l’effet de transmettre les vérités relatives aux violations des droits de l’homme dans les territoires occupés à destination de l’opinion publique internationale, outre le changement de la méthode de médiatisation de la question sahraouie.
«Après avoir relayé une image stéréotypée du réfugié sahraoui souffrant de l’exode, du manque de moyens et d’aides, nous devons aujourd’hui concentrer nos efforts pour la prochaine étape, sur les médias et focaliser sur la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant qu’Etat qui a ses institutions et sa présence active dans l’Union africaine», a-t-il dit.
Pour sa part, le directeur de la RASD TV, Mohamed Salem Ahmed Labaeid a abordé les étapes du développement de l’institution médiatique sahraouie, particulièrement la télévision, s’attardant sur les grands obstacles, en tête desquels figure l’ampleur de la machine médiatique marocaine soutenue par des parties arabes et d’autres en France et en Espagne.