Casbah d’Alger : l’urgence d’une véritable réhabilitation
La réhabilitation et la préservation des sites historiques nationaux, parmi lesquels beaucoup ont été, jusqu’à tout récemment, laissés à l’abandon, précipitant leur pillage et leur dégradation, est une question qui se pose avec acuité dans notre pays. C’est le cas notamment de la Casbah d’Alger.
L’aspect de chantier perpétuel qu’offre la Casbah au visiteur, les lenteurs dans le lancement effectif d’une restauration attendue depuis plus de 30 ans, et ces madriers imposants posés depuis longtemps en guise de travaux d’urgence… finissent par installer une ambiance qui pousse ses habitants à quitter leurs maisons.
Le Gouvernement Djerad semble ne pas laisser faire. Bien au contraire. Il veut redonner au centre historique de la ville d’Alger la place qui est sienne, comme l’atteste le Conseil interministériel consacré à l’examen du dossier relatif à la sauvegarde de la Casbah d’Alger, présidé ce mardi par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad.
Cette rencontre s’est déroulée, selon un communiqué des services du Premier ministère, en présence des ministres de l’Intérieur, des Finances, de la Culture, de l’Habitat et du Tourisme ainsi que du wali d’Alger.
Ce conseil intervient dans le cadre du «suivi permanent» de l’évolution de la situation prévalant au niveau du secteur sauvegardé de la Casbah d’Alger, selon la même source.
Après avoir entendu les différentes communications des intervenants, M. Djerad a rappelé les «efforts consentis par l’Etat en matière de réhabilitation et de préservation» de ce site classé patrimoine mondial de l’humanité ainsi que des «engagements» pris pour la sauvegarde et la conservation de la vieille médina, ajoute le communiqué.
Il a indiqué que le gouvernement s’inscrit dans la démarche recommandée par le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco et qu’un rapport sur l’état de conservation de la Casbah d’Alger sera transmis incessamment au Centre du patrimoine mondial de cette agence onusienne spécialisée, en prévision de sa 44éme session prévue en 2021.
M. Djerad a également mis l’accent sur l’importance à accorder au volet institutionnel dédié à la gestion du programme de réhabilitation et de sauvegarde de la Casbah d’Alger dont l’organisation doit être en «capacité à répondre aux exigences de la coordination permanente des différents intervenants» dans ce programme.
En outre, la participation des associations de la société civile constitue désormais un impératif dans l’approche des objectifs des programmes d’investissement et de l’évaluation de leur réalisation, indique le communiqué.
Le Premier ministre a donné des instructions à tous les secteurs concernés afin d’élaborer une feuille de route commune pour la mise en place d’une stratégie globale pour la sauvegarde de la Casbah d’Alger, soulignant qu’il veillera sur son suivi dans l’objectif de consolider les démarches entreprises par les différents secteurs pour une meilleure prise en charge de ce dossier.
F.H