Bordj-Bou-Arreridj : décès de l’homme qui avait tenté de s’immoler par le feu dans le bureau du maire
Abderrahmane Hireche est décédé jeudi à l’hôpital Lakhdar Bouzidi de Bordj-Bou-Arreridj des suites de ses graves blessures. La victime âgée de 45 ans, père de 5 enfants, avait tenté de s’immoler le 21 décembre en s’aspergeant de liquide inflammable à l’intérieur du bureau du président de l’APC d’El-hammadia.
Atteint de brûles au troisième degré, il avait été transporté à l’établissement hospitalier de la ville de Bordj-Bou-Arreridj pour y être soigné et éventuellement son transfert dans une unité spécialisée à Alger sur instruction du wali de Bordj-Bou-Arreridj, Dr. Mohamed Benmalek.
La victime dans un profond coma pendant trois jours a rendu l’âme mercredi. Les obsèques ont eu lieu au cimetière « El-Araguib » de la ville d’El-hammadia en présence d’une masse humaine venue lui rendre le dernier hommage.
Plus de 2OOO personnes ont assisté à ces obsèques dans le calme où la tristesse à remplacer la colère des citoyens déjouant ainsi des parties qui tentaient d’exploiter ce drame à d’autres fins se rapportant aux dépassements enregistrés dans le choix des 3OO bénéficiaires de logements sociaux affichée il y a plus d’une semaine à El-hammadia.
Une fois de plus, le chef de daïra, le chef de la sûreté de daïra, le chef de la brigade de Gendarmerie nationale, la famille du défunt, des imams et des gens de bonne volonté ont su avec la plus grande modération circonscrire tout débordement.
Ammar Hireche, frère ainé du défunt dans sa déclaration souligne que «l’acte de mon frère ne saurait être réduit au seul désespoir de se voir écarté de la liste du logement social, c’est aussi au mauvais accueil qui lui a réservé le président de l’APC en lui disant frontalement « rouh ahrag rouhak ».
Je demande l’ouverture d’une enquête pour déterminer les raisons de son geste ». « Je tiens à remercier le wali de Bordj-Bou-Arreridj pour toute l’attention qu’il porte à ce drame », a-t-il encore dit. En effet, le chef de l’exécutif de la wilaya suit attentivement ce drame. Il a dépêché auprès de la famille du défunt une délégation pour lui présenté ses condoléances et l’apport de soutien et d’aide en cette douloureuse circonstance.
De nombreuses voix se sont élevées au sein de l’opinion locale pour conclure que le geste d’Abderrahmane revêt un caractère « sacrificiel » sur fond de revendication sociale venant apostropher les pouvoirs publics sur les graves dépassements enregistrés dans le choix des bénéficiaires de logements sociaux et surtout la fuite en avant du maire qui se refuse à accompagner le chef de daïra pour recevoir les citoyens.
De quoi contestent la dite liste de distribution de logements sociaux. Depuis presque 2 semaines les sièges de la daïra et de l’APC sont occupés par les citoyens mécontents et jusqu’ici plus de 99 recours ont été enregistrés. Aucun service public n’est assuré.
Au niveau politique local, les citoyens, la société civile et les partis politiques dans leurs commentaires animent le débat sur la gestion de la commune d’El-hammadia notamment que le maire condamné à une année (1) de prison ferme poursuit son mandat électif sans aucune inquiétude.
Face à cette situation M. B, membre du bureau de la karma FLN s’insurge pour dire : il est inconcevable qu’en cette mauvaise phase que traverse le pays, au moment où tout le pays est mobilisé pour faire face à la propagation de l’épidémie du Coronavirus et la préparation de la campagne nationales de vaccination, la commune d’El-hammadia se trouve prise en otage par le président d’APC qui semble être sous la protection.
Mais de qui ?, s’interroge-t-il, ajoutant que les affaires du citoyen pataugent à cause de cette situation, notamment l’arrêt total des projets de développement local.
Ammar Ziouni