Apres celui de l’industrie, le ministre de l’énergie s’en prend aux PDG performants
Le ministre de l’Industrie Ferhat Aït Ali n’est, vraisemblablement, pas le seul ministre à avoir une dent contre les premiers responsables d’entreprises ayant réussi des exploits en s’affirmant au plan économique. Celui de l’Energie aussi.
Abdelmadjid Attar, et contrairement aux instructions du président de la République qui a souvent recommandé à nos responsables d’être à l’écoute des citoyens, vient, dans une instruction adressée aux PDG de Sontrach et de Sonelgaz de réduire la liberté de gestion de chacun d’eux, dans son groupe.
Nous apprenons en effet, de sources sûres, que les PDG ont été destinataires d’une note (un email) émanant du premier responsable du secteur de l’Energie, leur interdisant une quelconque sortie sur le terrain et/ou médiatique, « sans son accord préalable ».
Quelle que soit la motivation d’une telle recommandation, le moins qu’on puisse dire, c’est que les deux premiers responsables des deux plus grands groupes énergétiques nationaux Sontrach et Sonelgaz, ont pourtant bien marqué l’année 2020 qui vient de s’achever.
Au four et au moulin, et en dépit d’une année difficile, de l’avis tous, marquée par une crise sanitaire sans précédent, ayant freiné même les grandes économies du monde, Toufik Hakkar et Chahar Boulakhras, respectivement PDG de Sontrach et de Sonelgaz, ont, non seulement pu maintenir le cap pour chacun de leurs Groupes, mais, aussi, se sont distingués par leurs sorties sur le terrain et médiatiques, ô combien nombreuses.
Pour le cas Sonatrach, à titre illustratif, la résilience de l’entreprise publique face à la double crise tout à fait inédite, sanitaire et celle des marchés pétroliers et gaziers, a permis à Sonatrach de faire face à ses conséquences en limitant son impact sur ses activités opérationnelles et ses capacités financières, tout en maintenant le cap pour la réalisation de ses objectifs de production et de commercialisation.
L’année 2020 a vu, par ailleurs, la relance de l’intérêt des partenaires étrangers pour le domaine minier algérien, à travers la concrétisation de plusieurs accords et mémorandums, ainsi que le renouvellement des accords gaziers conclus avec des partenaires italiens et espagnols, «qui sont autant de signaux positifs ouvrant des perspectives prometteuses», se félicitait Toufik Hakkar dans son message adressé aux effectifs du Groupe à l’occasion du nouvel An 2021.
Il y a également lieu de citer la signature du contrat de réalisation de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, qui renforcera les capacités actuelles afin de satisfaire les besoins du marché national en carburants et la signature du contrat FEED du projet pétrochimique pour la production de polypropylène.
Toufik Hakkar, s’est même déplacé en personne, à quatre reprises afin d’inspecter les travaux de réparation de la fuite survenue en septembre dernier au niveau de l’oléoduc OK1 à El Oued.
Toufik Hakkar s’était également rendu au champ d’El Merk (Hassi Messaoud), pour s’enquérir des dégâts occasionnés au four du 2ème train du centre de traitement du champ El Merk, suite à l’incendie qui s’y est déclenché en octobre dernier.
Un travail de Titan…
Pour la Sonelgaz, l’année 2020, se termine avec d’énormes efforts menés en faveur des zones d’ombre, conformément aux instructions du président de la République.
Si les actions en question ont été mûrement réfléchies, parfaitement bien préparées et menées en trois phases distinctes, l’essentiel de ce déploiement de grande envergure s’est fait en pleine pandémie.
« Dès réception des orientations des orientations de M. le président de la république lors de la première rencontre avec le gouvernement, lorsqu’il a donné des ordres pour le raccordement des zones d’ombre, Sonelgaz a pris les choses en mains et, aussitôt, un plan d’urgence a été élaboré », déclare Chahar Boulakhras, le PDG de Sonelgaz au cours de l’entretien qu’il a accordé à La Patrie News.
Supervisé directement par le premier responsable du groupe qui a créé une Task Force nécessaire à travers la filiale Distribution qui est le maillon de la chaine le plus impliqué, le plan d’action a débuté par un recensement précis des zones à raccorder, en collaboration avec les démembrements décentralisés de Sonelgaz, le ministère de l’intérieur, les wilayas et les APC.
« La problématique des ressources humaines a elle aussi dû être prise à bras le corps, attendu que ce sont des femmes et des hommes qui étaient appelés à mener à bien ce programme », affirmait dernièrement le PDG de la Sonelgaz Chahar Boulakhras.
Fier de ses équipes, dont la haute technicité a été acquise de haute lutte sur le terrain, notre interlocuteur révèle que « le programme de développement de l’entreprise n‘en a pas été affecté ».
Mieux, la qualité de service a été maintenue au même niveau, voire carrément meilleur, ce qui n’est franchement pas peu dire. Si la trésorerie de la Sonelgaz n’est pas dans ses meilleurs jours, elle n’en a pas moins œuvré à raccorder les zones agricoles et industrielles, conformément aux instructions du chef de l’Etat, puisque cela représente un gage de développement durable de certaines régions délaissées, qui n’étaient pas forcément des zones d’ombre, mais qui pouvait aisément créer des richesses grâce à la précieuse aide de cette société citoyenne.
Il s’agit essentiellement des périmètres agricoles ou industriels achevés, mais qui présentaient des problèmes particuliers. Ils ont été systématiquement recensés afin de bénéficier le plus rapidement possible des services de notre société.
Sonelgaz va toujours aussi loin que possible pour aider à la concrétisation de certains de ces projets, quand bien même cela pourrait ne pas relever de ses prérogatives directes.
Pendant cette période difficile de pandémie, explique encore M. Boulakhras, il a également fallu protéger notre personnel. « Un vrai plan de bataille a dû être mis en place dans la poursuite de ce but prioritaire notamment au niveau de nos sites les plus névralgiques.
Trois équipes ont été mises en place pour chacun de ces sites, afin d’éviter les contacts directs et la transmission du virus, tout en maintenant en l’état l’activité de la production électrique.
Aucun droit à l’erreur n’était permis. Des équipes médicales étaient maintenues en permanence sur place, avec de régulières mesures de la température. Il a fallu penser à tout, y compris aux rations alimentaires.
Ce PDG, qui a l’œil sur tout, et qui veille au grain, a personnellement suivi ce « plan de bataille « très spécial. « J’ai personnellement effectué plusieurs visites sur le terrain pour m’assurer que tout se passait dans de bonnes conditions «.
Pendant toute cette période difficile, s’exclame le premier responsable de la SONELGAZ, il a fallu continuer à donner de l’énergie aux Algériens, le tout sans jamais mettre en péril la vie de nos employés «.
Une pareille efficacité est à saluer doublement, puisqu’elle a été rendue possible grâce à la discrète abnégation de ces femmes et de ces hommes, restés tous dans l’ombre, afin que nous tous, puissions demeurer et profiter de la lumière.
L’expertise Sonelgaz, preuve à l’appui
Dans une Libye en proie à une guerre qui ne dit pas son nom, conjuguée à une instabilité politique qui semble s’inscrire dans la durée, les pénuries d’électricité sont fréquentes, à cause notamment de la vétusté des infrastructures et du manque de leur entretien.
Face à ce désarroi et à l’obligation de « garantir de l’énergie électrique à tous », Tripoli, s’est retournée vers ses voisins dans l’espoir de trouver un écho favorable.
Fidèle à ses principes de solidarité, l’Algérie a tout de suite répondu « présent « à l’appel des « frères « suite à la sollicitation, du président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’entente nationale libyen (GNA), Faïz Serradj, demandant au président de la République, Abdelmadjid Tebboune « une aide urgente visant à réparer une panne dans la centrale électrique alimentant Tripoli ».
Suite à cette demande, le président Tebboune a immédiatement instruit le ministre de l’Energie à l’effet de dépêcher une équipe technique de la Sonelgaz, dans la capitale libyenne.
Mais pourquoi spécialement l’Algérie ? Pourquoi spécialement la Sonelgaz ? D’abord, parce que l’Algérie ne saurait dire « Non » dans pareille circonstance.
En effet, l’Algérie qui a toujours su garder ses distances « quant aux affaires internes » des pays, n’a jamais tourné le dos à une sollicitation quelconque.
L’Algérie reste l’un des rares pays à « conjuguer « encore, le mot « fraternité » dans tous les temps.
Les exemples ne manquent pas. On aurait assurément l’occasion d’y revenir. S’agissant de la Sonelgaz, son expertise et l’aptitude de ses techniciens sont « reconnues « de par le monde. Pas du tout étonnant sachant que la Sonelgaz est l’une des meilleures compagnies de l’électricité en Afrique.
Tous ces détails, n’échappent assurément pas à l’actuel ministre de l’Energie….
Dj. Am