Appel urgent de l’OMCT contre le harcèlement de deux journalistes sahraouis par les forces de sécurité marocaines
L’observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains lance un appel urgent à l’OMCT (Organisation Mondiale Contre la Torture) et la FIDH (Fédération Internationale des Droits Humains) afin d’intervenir auprès des autorités marocaines pour leur demander de garantir l’intégrité physique et le bien-être psychologique de M. Ahmed Ettanji et Mme Nazha El Khalidi et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental.
Il est aussi demandé aux mêmes autorités ‘ de mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre des deux journalistes et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental afin qu’ils puissent mener leurs activités légitimes de défense des droits humains librement et sans entrave’.
Comme il est aussi demandé d’écrire aux autorités marocaines de se conformer aux dispositions de la Déclaration Universelle des droits de l’homme et instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme, ratifiés par le Maroc.
Cet appel urgent a été lancé par l’Observatoire après qu’il ait été informé du harcèlement des deux journalistes, Ahmed Ettanji et Nazha El Khalidi, membres du conseil du collectif sahraoui Equipe Média, en date des 21 et 22 novembre courant, alors qu’ils s’apprêtaient à célébrer leur mariage à Laâyoune.
En effet, selon l’observatoire près de 200 éléments des forces de police et paramilitaires marocaines ‘ont encerclé les maisons de M. Ahmed Ettanji et de Mme Nazha El Khalidi ainsi que les rues adjacentes, dans le quartier de Lahohoum, au centre de Laâyoune, empêchant quiconque d’y entrer ou d’en sortir’.
Les forces de sécurité marocaines ont justifié leur présence et leur action en prétendant appliquer les mesures prises pour empêcher la propagation du coronavirus, au moment où tous ceux qui étaient présents à la cérémonie respectaient scrupuleusement la distanciation physique, le port de masque ainsi que toutes les mesures obligatoires. Finalement, les forces de sécurité se sont retirées le 23 novembre.
Devant ce qui s’apparente beaucoup plus à un harcèlement contre des journalistes et à leur engagement pour la protection des droits humains ainsi que pour la liberté d’expression, qui demeure un droit inaliénable pour tous.
L’Observatoire dit s’inquiéter de ces harcèlements qui ne sont d’ailleurs pas les premiers contre ces deux journalistes ainsi que tous les membres d’Equipe Média et appelle encore une fois les autorités marocaines à mettre fin à ‘toutes formes de harcèlement à l’encontre de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara Occidental.
Tahar Mansour