Afin d’endiguer la progression de la pandémie : un couvre-feu total débute au Liban
Le Liban a entamé ce jeudi, le premier jour d’un confinement particulièrement strict imposé par les autorités pendant onze jours, afin de ralentir la progression exponentielle des cas de nouveau coronavirus et soulager un secteur hospitalier sous pression.
Un couvre-feu de 24 heures sur 24 est entré en vigueur jusqu’au 25 janvier après que certains hôpitaux eurent commencé à manquer de lits pour traiter les patients atteints du nouveau coronavirus.
Quelques heures seulement après le début du confinement, des habitants bravaient déjà les restrictions dans certains quartiers de la capitale et les banlieues aux rues largement vides.
Des supérettes, épiceries et boulangeries restent ouvertes pour servir les riverains, qui se déplaçaient malgré l’interdiction, tandis que des internautes partageaient sur les réseaux sociaux des photos d’embouteillages sur une artère de la capitale.
Les forces de sécurité intérieure ont toutefois estimé à 94% le niveau de respect du couvre-feu à la mi-journée, alors que les forces de l’ordre et les polices municipales mènent des patrouilles régulières et ont aménagé des barrages mobiles pour contrôler les voitures et sanctionner les contrevenants.
En vertu des nouvelles mesures, les Libanais ne peuvent officiellement pas sortir de chez eux pendant ce confinement, même pas pour des courses alimentaires ou faire de l’exercice par exemple, tandis que les supermarchés sont ouverts pour effectuer des livraisons uniquement.
Les derniers jours, ils se sont ainsi rués sur les supermarchés et les pharmacies pour s’approvisionner. Depuis fin décembre, le Liban connaît une propagation exponentielle du virus, avec des pics quotidiens jamais observés depuis l’apparition de la pandémie en février 2020. Des patients ont dû attendre ces derniers jours pendant des heures aux services des urgences avant d’obtenir un lit en soins intensifs.
Certains ont même été contraints de se faire soigner à domicile ou dans leur voiture. Jeudi 14 janvier, le directeur de l’hôpital libanais Geitawi, le père Pierre Yared, a évoqué une «situation exceptionnelle», faisant état d’un afflux de nouveaux patients atteints du Covid dans la nuit.
Les admissions au service des urgences de l’hôpital avaient augmenté de «30 à 40%». «Le service des urgences est rempli de patients atteints du coronavirus, il n’y a plus de patients ordinaires», a-t-il ajouté.
Le pays de six millions d’habitants a recensé jusqu’ici 231.936 cas, dont 1740 décès. Et il a continué de battre des records, avec un pic de 5440 nouveaux cas vendredi. Des attestations de déplacement, pour se rendre chez un médecin ou à l’aéroport par exemple, sont possibles à travers l’envoi d’un SMS ou en remplissant un formulaire en ligne mis en place par les autorités.
Quelques exceptions sont en outre prévues pour le déplacement du personnel de santé, des journalistes et des employés du secteur alimentaire.
A.O