Affaire George Floyd : Trump récolte la colère
A force de chercher à profiter de la situation explosive du pays pour mobiliser sa base à cinq mois des élections, le président américain cristallise les protestations, jusque dans son propre camp.Jusqu’à présent, il n’était qu’une cible secondaire pour les milliers de manifestants mobilisés depuis la mort de George Floyd. Dorénavant, il semble devenir le point de mire national des protestations et un facteur de divisions et de chaos au sein de son gouvernement.
Après la requalification mercredi de la mort de George Floyd en «meurtre» et l’inculpation des quatre policiers, le mécontentement se tourne vers Donald Trump. «Ce n’est pas la panique, mais un mauvais moment à passer», tempère-t-on dans l’entourage du président américain.
Depuis son entrée en lice dans les primaires du Parti républicain en 2015, le milliardaire, populiste roué et expert du bombardement émotionnel, a réussi à bouleverser les règles de la communication politique en misant sur l’outrance et l’écrasement des tabous pour galvaniser ses électeurs les plus fidèles.
Cette fois, il semble avoir dépassé les bornes, au point de mettre en danger sa réélection. Trump est-il allé trop loin ? Lundi, il exigeait des gouverneurs, en vain, qu’ils fassent appel à la garde nationale fédérale face aux milliers d’Américains dénonçant les bavures répétées des polices locales, l’iniquité du système judiciaire envers les minorités et la persistance du racisme dans la société américaine.
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