Accords commerciaux entre l’UE et le Maroc : La justice européenne donne raison au Polisario
Si l’illégalité des accords commerciaux conclus par le Maroc avec plusieurs Etat européens, et incluant les territoires occupés sahraouis ne fait de doute pour personne, il a quand même fallu recourir au tribunal de l’Union européenne pour mettre à nu ce pillage systématique du Sahara Occidental dans ‘illégalité la plus totale qui soit.
La déclaration de presse de Oubi Bouchraya, membre de la direction du Front Polisario, Représentant pour l’Europe et l’Union européenne, datée u 3 mars courant, est venue confirmer et formaliser ce triste constat : « le Tribunal de l’Union européenne a tenu deux audiences publiques pour examiner les recours introduits en avril et juin 2019 par le Front Polisario contre les accords d’agriculture et de pêche conclus entre l’Union européenne et le Maroc, ainsi que le règlement mettant en œuvre l’accord de pêche, dans la mesure où ces accords ont été étendus au territoire du Sahara occidental». Le constat-verdict tombe de manière claire et nette.
Absolument sans appel : « Toutes les parties prenantes au cours des journées ont affirmé le statut distinct et séparé du Sahara Occidental par rapport au Maroc. Elles ont également admis que ces accords ne préjugent pas de la souveraineté sur le territoire du Sahara occidental. À ce stade, le débat sur la souveraineté n’a pas sa place dans les affaires examinées par le tribunal parce que le Sahara occidental est un territoire non autonome, distinct et séparé du Royaume du Maroc.
Il ne s’agit pas d’une question de souveraineté mais de droit inaliénable à l’autodétermination reconnu au peuple sahraoui et sa souveraineté permanente sur ses ressources naturelles ».
Le Maroc n’a, formellement et légalement, aucun droit de disposer des richesses de ce territoire non-autonome en attendant que ses habitants et propriétaires légitimes et historiques se prononcent souverainement et librement sur leur sort via la tenue d’un référendum d’autodétermination. Mieux, « à la suite des décisions de justice rendues par la Cour en 2016 et 2018, la question cruciale est de savoir si l’Union Européenne a obtenu ou non le consentement du peuple sahraoui avant de conclure les accords, ce qui est une nécessité à partir du moment où le champ d’application des accords UE/Maroc ont été étendus au territoire sahraoui.
Or, non seulement l’aval du peuple sahraoui n’a jamais été obtenu, mais en plus le Maroc réprime gravement les droits de ce peuple à toute forme d’expression libre et indépendante : « En droit, le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, est le seul à pouvoir donner ce consentement, or, il ne l’a pas donné, et d’ailleurs l’Union européenne ne lui a pas demandé, préférant négocier l’accord avec la puissance occupante, le Maroc ».
Légalement parlant, l’on se trouve bel et bien en face d’un cas typique e mise à sac et de pillage d’un territoire avec la bénédiction du chantre de la démocratie et des droits de l’Homme, le Vieux continent en l’occurrence ».
Ali Oussi