50 ans après la nationalisation des hydrocarbures : Sonatrach « a su bâtir une industrie solide », affirme son PDG Toufik Hakkar
Malgré la situation difficile du marché, Sonatrach a pu, selon son premier responsable, pour la première fois durant la dernière décennie, « placer des volumes de gasoil et d’essences sur le marché international ».
« Le niveau d’investissement s’est établi à 5,6 milliards de dollars, dont 90% consentis dans le segment exploration-production », a en effet révélé le PDG du Groupe pétrolier, Toufik Hakkar, dans un entretien accordé au quotidien national, Liberté.
Questionné sur l’évolution de Sonatrach 50 ans après la nationalisation des hydrocarbures, Toufik Hakkar a estimé que la compagnie a su bâtir une industrie «solide» couvrant les activités de l’amont et de l’aval pétrolier et gazier avec notamment 177 gisements d’hydrocarbures en exploitation et 77 gisements en phase de développement, un réseau de transport par canalisation important, six raffineries de pétrole et de condensat et une flotte de transport maritime.
Au cours de l’année écoulée marquée par la crise sanitaire, Sonatrach a continué à opérer sur ses différents sites au Sud et au Nord du pays, en recourant à ses ressources internes et à celles des entreprises locales, «ce qui a permis de faire face à la démobilisation des contractants étrangers opérant sur ses projets et installations», selon le PDG.
S’agissant du partenariat, la compagnie nationale d’hydrocarbures s’est associée au groupe français «Total» pour la réalisation d’une unité de déshydrogénation de propane et de production de 550.000 tonnes par an de polypropylène (PDH-PP) à Arzew. Un projet similaire en partenariat avec la société turque «Ronesans», d’une capacité de production de 450.000 tonnes par an de polypropylène, sera également réalisé en Turquie.
«Aussi, nous sommes en train de discuter et d’étudier avec nos partenaires d’autres projets pétrochimiques liés à la production de plastique, de méthanol et de phosphate. Ces projets auront un impact considérable sur l’économie nationale», a fait savoir M. Hakkar.
Concernant la concurrence sur le marché énergétique européen, le PDG de Sonatrach a indiqué que l’entreprise publique, fournisseur traditionnel du marché européen, s’inscrivait dans une stratégie à long terme, visant «d’une part, à consolider ses parts sur ses marchés traditionnels et, d’autre part, à maximiser ses revenus tout en satisfaisant une demande nationale en constante croissance».
Le PDG de la Sontrach a par ailleurs évoqué dans son entretien à Liberté, la production primaire d’hydrocarbures de la «Sonatrach» qui a baissé en 2020 pour atteindre 176 millions de tonnes d’équivalent pétrole (TEP), suite à l’application de l’accord de réduction de la production pétrolière signé entre l’Opep et ses alliés.
La compagnie nationale des hydrocarbures a ainsi, « contribué, dans le cadre de l’accord de l’Opep+, à l’amélioration des prix de brut pour atteindre leurs niveaux d’avant-crise ».
Sur le marché national, la compagnie a livré un volume de 60 millions de TEP, un niveau similaire à celui de l’année 2019. Les exportations d’hydrocarbures ont atteint, quant à eux, 81 millions de TEP, correspondant à un chiffre d’affaires de 20,2 milliards de dollars, a précisé le PDG de Sonatrach.
De plus, le volume en place des 18 nouvelles découvertes réalisées en 2020 représente deux fois et demie celui réalisé en 2019, et ce, avec un niveau d’investissement divisé par deux.
Synthèse Dj. Am